De la friture sur la ligne
Une tête est encore tombée au sein d’Algérie Télécom (AT) : Mouloud Djaziri, PDG de l’opérateur historique, a été relevé de ses fonctions par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et des télécommunications, Boudjemaa Haïchour. Moussa Benhamadi, ancien directeur fondateur du Cerist (Centre de recherche sur l’information scientifique), lui succède. Mouloud Djaziri avait lui-même remplacé Slimane Kheiredine, limogé en décembre 2007. Deux filiales d’AT, Mobilis (téléphonie mobile) et Djaweb (fournisseur d’accès Internet), avaient aussi changé de dirigeant à la même date. Fait nouveau : à peine débarqué, Djaziri a mis en cause son ministre de tutelle, déclarant que son éviction est motivée par son refus « d’honorer des factures douteuses ». Haïchour, qui a déclaré « assumer l’entière responsabilité » de la décision, a démenti. Et annoncé l’ouverture d’une enquête au sein d’AT, confiée à l’Inspection générale des finances (IGF). Le jour même du remplacement du PDG d’AT, l’Autorité de régulation des télécoms (ARPT) changeait de président : Zohra Derdouri, universitaire, remplace Mohamed Belfodil, mis à la retraite. Le 5 mars, Haïchour annonçait la privatisation d’AT, déjà maintes fois différée, pour juin 2008. Dans ce contexte, le délai paraît désormais difficilement tenable. Et le jeu de chaises musicales à la tête d’AT n’est pas pour rassurer les éventuels investisseurs.
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