Xavier Desjobert : « Nos accords avec Carrefour incluent le e-commerce »

Quelques jours après l’annonce de l’arrivée de Cdiscount en Côte d’Ivoire, « Jeune Afrique » a interrogé Xavier Desjobert, le patron du pôle retail de CFAO, qui ouvrira en septembre 2015 un hypermarché Carrefour à Abidjan.

Xavier Desjobert dirige depuis 2013 le pôle retail de CFAO. © CFAO

Xavier Desjobert dirige depuis 2013 le pôle retail de CFAO. © CFAO

Publié le 15 juin 2014 Lecture : 3 minutes.

Le 4 juin dernier, CDiscount, la filiale de commerce en ligne du groupe Casino, annonçait son arrivée imminente en Côte d’Ivoire en alliance avec le groupe Bolloré. Presqu’un an jour pour jour après une autre annonce marquante pour le secteur de la distribution moderne au sud du Sahara : l’ouverture d’un premier hypermarché Carrefour en septembre 2015 à Abidjan. Dans son édition datée du 15 juin (n°2788), Jeune Afrique revient sur les premiers pas spectaculaires du commerce en ligne en Afrique, marqués par la croissance à deux chiffres de sites comme Jumia au Nigeria ou Rupu au Kenya. Et aborde aussi la question qui taraude la profession : le e-commerce peut-il faire jeu égal en Afrique avec le commerce physique ?

Xavier Desjobert, directeur général de CFAO Retail et patron de la co-entreprise fondée l’année dernière entre CFAO et Carrefour pour développer l’enseigne dans 8 pays d’Afrique, fait le point sur les projets de son groupe et donne sa vision de l’arrivée en force des e-commerçants sur le continent. Diplômé de l’École Polytechnique et de l’École des Mines connaît bien les enjeux de la distribution : il a en effet été avant de rejoindre CFAO président-directeur général des 3 Suisses et directeur international chez Casino.

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Propos recueillis par Frédéric Maury

Jeune Afrique : Vous avez annoncé votre alliance avec Carrefour il y a un an. Alors que CDiscount arrive en Côte d’Ivoire, où en êtes-vous de vos projets ?

Xavier Desjobert : Nous avons obtenu les permis de construire pour le centre commercial d’Abidjan et nous sommes dans les temps pour une ouverture en septembre 2015, comme prévu. Les différentes composantes du projet avancent bien. Il faut en effet adapter l’offre au contexte ivoirien et développer les autres boutiques hors hypermarché Carrefour. Il y en aura en effet 50, dont certaines seront opérées par nous.

Pouvez-vous nous dire quelles marques rejoindront le projet ?

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Pas à ce stade car nous avons une logique de clubs de marques, un système qui permet de disposer d’une panoplie variée de marques davantage complémentaires qu’en concurrence. Je peux vous dire que les marques qui seront dans le centre commercial d’Abidjan seront en tout cas presque toutes des marques internationales qu’on ne trouvait pas en Afrique subsaharienne avant, hors Afrique du Sud bien sûr.

CDiscount, le pôle de commerce en ligne du groupe Casino, vient d’annoncer son arrivée en Afrique subsaharienne en alliance avec Bolloré. Est-ce un concurrent sérieux pour votre activité retail ?

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Nous faisons du retail moderne, qui est, par définition, multi-canal. Nos accords avec Carrefour incluent donc la possibilité de faire du e-commerce et ce sera aussi le cas pour les autres marques avec lesquelles nous travaillerons. Si vous regardez ce qui s’est passé aux Etats-Unis, vous constaterez une forme de convergence entre les différents métiers : les e-commerçants créant leurs magasins et les magasins créant leurs activités de commerce en ligne.

Vous pourriez donc créer un site multi-spécialiste, à l’image de ce que fait Jumia en Afrique ou de ce que veut y faire CDiscount…

Cela fait partie des réflexions que nous avons.

Ne pensez-vous pas qu’en Afrique, à l’image du succès du mobile par rapport au fixe, le commerce en ligne va se développer plus vite que les centres commerciaux ?

Les gens raisonnent comme si un canal de distribution allait en remplacer un autre. C’est une erreur car il y a une véritable complémentarité. Il y aura peut-être une accélération plus rapide qu’ailleurs du commerce en ligne et aussi des innovations technologiques plus radicales, dans le domaine du paiement mobile par exemple. Mais les gens ont besoin de toucher les objets. En Afrique, le plaisir du shopping est entier et il est loin d’être assouvi.

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