Coronavirus : le crieur public fait son grand retour dans les rues marocaines

Les « berrahs » marocains version crise sanitaire s’aventurent pour donner de la voix là où les notifications des réseaux sociaux ne résonnent pas.

Un homme passe devant une écriture murale qui encourage les gens à rester à la maison pour empêcher la propagation du coronavirus, à Rabat, le 20 mars 2020. © AP/SIPA/Mosa’ab Elshamy

Un homme passe devant une écriture murale qui encourage les gens à rester à la maison pour empêcher la propagation du coronavirus, à Rabat, le 20 mars 2020. © AP/SIPA/Mosa’ab Elshamy

fahhd iraqi

Publié le 30 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

Avant de devenir désertiques à la suite du confinement obligatoire, les rues marocaines avaient retrouvé un air d’antan. Une espèce que l’on pensait disparue a subitement refait surface dans le sillage du Covid-19 : les crieurs publics.

Leurs ancêtres se déplaçaient à dos de mulets, rythmaient leurs annonces à coups de tambour pour délivrer les nouvelles importantes à la plèbe : la guerre, sa fin, une succession, et parfois même une épidémie… La seule « sous-espèce » de ce média social médiéval à avoir traversé les âges reste ce fameux « nefar », qui, muni de sa trompette géante, sillonne religieusement les quartiers pour prévenir du début et de la fin du ramadan et glaner au passage quelques pièces.

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Donner de la voix

Mais ce ne sont pas eux qui sont de sortie en ces temps de coronavirus. Les « berrahs » marocains version crise sanitaire sont bien différents. Ils circulent en véhicules utilitaires, le coffre chargé de haut-parleurs aux décibels assourdissants. Avec leurs mégaphones, ils s’aventurent là où les notifications des réseaux sociaux ne résonnent pas pour donner de la voix.

Dans les quartiers populaires et dans le Maroc rural, où avoir un smartphone peut se révéler inutile si l’on n’a pas de quoi se payer une recharge internet, les crieurs publics demeurent les meilleurs relais pour informer de la gravité de la situation. « Concitoyens, concitoyennes, le Maroc est en état d’urgence sanitaire. Restez chez vous ! Ne sortez qu’en cas d’extrême nécessité », martelaient-ils en plus d’autres messages de sensibilisation et de prévention.

Une autre catégorie de crieur public, celle-ci plus autoritaire, a pris possession des micros émetteurs. Les caïds vêtus de leur tenue militaire de réservistes ont eux donné de la voix pour dissuader la population d’investir la voie publique. Certains sont même devenus des stars du web pour leur spontanéité, non dénuée de pédagogie.

Après une semaine d’état d’urgence, ils ont laissé tomber les mégaphones pour reprendre leurs carnets de verbalisation et faire respecter les mesures de confinement obligatoire. Le message est passé. Le Maroc est entré en guerre contre la propagation du coronavirus. Une guerre que l’on ne gagne pas en montant au front, mais en restant sagement chez soi…

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