Kristalina Georgieva (FMI) : « Les pays émergents ont besoin de 2 500 milliards de dollars »

La directrice générale du FMI craint que la chute des exportations et des prix des matières premières n’entraîne une vague de faillites d’entreprises et de licenciements de salariés dans les pays émergents.

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, au World Economic Forum (WEF) de Davos, le 23 janvier 2020. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, au World Economic Forum (WEF) de Davos, le 23 janvier 2020. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 30 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une conférence de presse en ligne, le 27 mars, Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué que le monde sera en récession en 2020, mais n’a pas écarté l’idée d’une reprise en 2021. « Il peut y avoir un rebond important, mais seulement si nous réussissons à contenir partout le [coronavirus] et à prévenir les problèmes de liquidités nés de difficultés de solvabilité », a-t-elle précisé.

« Notre inquiétude principale porte sur les dégâts très durables de l’arrêt brutal de l’économie mondiale qui risque de provoquer une vague de faillites et de licenciements. Non seulement cela peut saper la reprise, mais aussi affecter le fondement de nos sociétés », a-t-elle poursuivi.

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La patronne du FMI, ancienne n°2 de la Banque mondiale, a souligné les efforts entrepris dans beaucoup de pays pour « surmonter la crise sanitaire et pour amortir l’impact économique d’un point de vue budgétaire et monétaire ». Les mesures budgétaires prises par les pays du G20 représentent, par exemple, un total de 5 000 milliards de dollars, « soit 6 % du produit mondial brut », a-t-elle noté.

Le FMI sollicité par 81 États

Pour autant, Kristalina Georgieva n’en a pas moins exprimé sa grande inquiétude, car, « 81 pays ont sollicité une aide [du FMI] et ce n’est pas fini ». Cinquante de ces demandes proviennent des pays « pays à faible revenu » et 31 de pays en développement dits « à revenu intermédiaire ». Le premier Etat demandeur, le Kirghizistan, vient d’être satisfait.

Parmi les risques les plus sévères guettant ces pays figurent, selon la patronne du FMI, la fuite des capitaux (83 milliards de dollars), l’extinction du tourisme, la forte baisse des exportations et des prix des matières premières. Les besoins de financements des économies émergentes sont donc colossales.

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Il leur faut « 2 500 milliards de dollars dont une bonne part pourra être couverte par des ressources domestiques (..) Mais il est clair que cela ne suffira pas et c’est pourquoi il est important que le FMI mobilise tous ses outils en réponse à la crise » et les rendent plus adaptés aux différentes situations et plus rapide à être mis en œuvre afin d’éviter des dégradations irréversibles.

Particulièrement attentive aux pays les plus pauvres, la directrice générale du FMI chiffre à près de 11 milliards de dollars le service annuel de leurs dettes, ce qui semble peu au regard des besoins précités, mais qui peut s’avérer un fardeau insupportable.

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Aussi, a-t-elle assuré, le Fonds fera tout pour accompagner les créanciers publics du Club de Paris et les créanciers privés du Club de Londres, tout comme leurs débiteurs, pour éviter que ces derniers soient incapables d’honorer leurs dettes et basculent dans une situation encore plus catastrophique.

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