Pétrole : réouverture des vannes

Publié le 19 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Cinq semaines après la chute de Bagdad, les nouveaux responsables du pétrole irakien sont en place : Philip J. Carroll, un vétéran de la Shell Oil, qui préside le « conseil d’administration », est secondé par Othman Fadhel, vice-président et ex-responsable sous Saddam Hussein de la commercialisation du pétrole. Les affaires officielles et administratives ont été confiées à Thamir Ghadhban, « ministre » intérimaire en attendant la formation du nouveau gouvernement irakien. Le partage des tâches n’est pas précisé, mais il est clair que la gestion courante – c’est-à-dire la réouverture des gisements, la remise en marche des oléoducs et des raffineries – revient aux responsables irakiens considérés comme de meilleurs « chefs de personnel ». La direction des travaux est, elle, du ressort des Américains pour des raisons de sécurité (des équipes militaires y sont engagées). Washington ne veut pas parler de droit de veto, mais de décisions concertées. Pour le moment, ça marche.
La production a repris au rythme de 200 000 barils par jour (b/j), soit 40 % de la consommation irakienne, après un arrêt total pendant la guerre, contre 1,4 million à 1,7 million de b/j en moyenne entre janvier et mars. Selon Thamir Ghadhban, l’Irak pourra reprendre ses exportations dès le mois de juin, avec une production de 1 million de b/j, dont la moitié pour le marché intérieur. Plus optimiste que les analystes américains, il table sur un retour à la normale en décembre prochain, soit une capacité de 3 millions de b/j.
Mais pour financer les besoins de la reconstruction du pays, ce rythme ne sera pas suffisant. Il générera des recettes nettes de l’ordre de 14 milliards à 15 milliards de dollars par an entre 2004 et 2006, selon les projections du consultant américain PFC Energy. Les réserves non exploitées sont largement disponibles (au bas mot 112 milliards de barils prouvés, la recherche et l’exploration ayant été gelées du fait de l’embargo imposé en 1990). Pour les extraire, il faudra investir vite – les coûts varient entre 5 milliards et 20 milliards de dollars par an selon les objectifs. Les bénéfices étant garantis, ce qui manque pour le moment, c’est un gouvernement légal et la levée définitive des sanctions par le Conseil de sécurité.

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