Maximes et pensées de Chamfort (IV)

Publié le 19 mai 2003 Lecture : 1 minute.

Quatrième et dernière livraison des pensées de cet écrivain et moraliste français du XVIIIe siècle. Ceux qui ont lu les précédentes savent que l’auteur a eu un destin singulier : enfant abandonné, il s’est donné la mort à 54 ans. B.B.Y.
Presque tous les hommes sont esclaves, faute de savoir dire « non ». Savoir prononcer ce mot et savoir vivre seul sont les deux seuls moyens de conserver sa liberté et son caractère.
Qu’est-ce que c’est qu’une maîtresse ? Une femme près de laquelle on ne se souvient plus de ce qu’on sait par coeur, c’est-à-dire de tous les défauts de son sexe.
Les succès produisent les succès, comme l’argent produit l’argent.
Il est presque impossible qu’un philosophe, qu’un poète ne soient pas misanthropes : – 1. parce que leur goût et leur talent les portent à l’observation de la société, étude qui afflige constamment le coeur ; – 2. parce que leur talent n’étant presque jamais récompensé par la société (heureux même s’il n’est pas puni), ce sujet d’affliction ne fait que redoubler leur penchant à la mélancolie. n C’est après l’âge des passions que les grands hommes ont produit leurs chefs-d’oeuvre, comme c’est après les éruptions des volcans que la terre est plus fertile.
Les ouvrages qu’un auteur fait avec plaisir sont souvent les meilleurs, comme les enfants de l’amour sont les plus beaux.
Il n’y a d’histoire digne d’attention que celle des peuples libres. L’histoire des peuples soumis au despotisme n’est qu’un recueil d’anecdotes.
L’amour, dit Plutarque, fait taire les autres passions : c’est le dictateur devant qui tous les autres pouvoirs s’évanouissent.

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