L’ONU demande une annulation des dettes africaines pour 236 milliards de dollars

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a demandé, le 30 mars, que les pays en développement reçoivent une aide de 2 500 milliards de dollars pour surmonter le choc sanitaire et économique du Covid-19 et notamment que 236 milliards de dollars de la dette africaine soient reportés ou annulés.

Le marché de Thokoza, en Afrique du Sud, déserté pour cause de confinement.outh Africa, Monday, March 30, 2020, as South Africa continued it’s nationwide lockdown for 21 days in © Themba Hadebe/AP/SIPA

Le marché de Thokoza, en Afrique du Sud, déserté pour cause de confinement.outh Africa, Monday, March 30, 2020, as South Africa continued it’s nationwide lockdown for 21 days in © Themba Hadebe/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 31 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

La pandémie du coronavirus frappe de plein fouet les pays en développement où habitent les deux-tiers de l’humanité. C’est pourquoi l’ONU appelle, dans un rapport publié par la Cnuced le 30 mars, à leur fournir une aide de 2 500 milliards de dollars qui comporterait notamment une annulation ou un report de la dette africaine pour 236 milliards de dollars.

Le choc qui s’annonce promet d’être plus sévère que celui de la crise de 2028-2009. « Depuis le début de l’année, on assiste à un fort retrait – 59 milliards de dollars – des investissements de portefeuille qui abandonnent les pays en développement à un rythme plus rapide qu’en 2008 », commente Nicolas Maystre, économiste de la division de la mondialisation et de la stratégie du développement de la Cnuced et coauteur du rapport.

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Ces pays pâtissent aussi d’une chute des prix des matières premières, comme le coton (- 20 %), le cuivre (- 20 %), sans parler du pétrole (- 59 %). Leurs monnaies chutent, soit – 5 % pour le Kenya, – 15 % pour le Nigeria et -20% pour l’Afrique du Sud». Sans parler de l’effondrement des recettes touristiques.

Stratégie en quatre points

Pour faire face au « tsunami » épidémique et économique qui atteint les pays en développement, la Cnuced en appelle à la solidarité internationale pour qu’elle concrétise ses promesses de soutien. Elle propose une stratégie en quatre points :

1/ Une injection massive de liquidités de 1 000 milliards de dollars sous forme de Droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) et d’un apport en devises fortes.

2/ Un « jubilé » sur la dette des pays en grande difficulté sous la forme d’un « arrêt des remboursements des dettes des États suivi d’une réduction significative de cette dette ». Cela mobiliserait aussi 1 000 milliards de dollars. « Beaucoup d’États africains seront dans l’incapacité d’assurer le service de leurs dettes et refinancer celle-ci leur coûterait encore plus cher, précise Nicolas Maystre. Par exemple, l’Égypte devrait rembourser cette année 100,8 milliards de dollars, soit 40% de son produit intérieur brut (PIB), le Nigeria, 47,2 milliards soit 10 % de son PIB et Madagascar, 1,6 milliard seulement mais qui pèse 10% de son PIB. Nous estimons à 236 milliards, le montant qu’il faudrait apporter pour réduire ce fardeau des pays africains pour lesquels nous disposons de statistiques ».

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3/ La Cnuced réclame un « Plan Marshall » de 500 milliards de dollars sous forme de dons afin de renforcer les services de santé des pays en développement et la création de systèmes de protection sociale.

4/ Enfin, le rapport suggère un meilleur contrôle des mouvements de capitaux pour empêcher une aggravation de leur fuite, pour limiter le risque de raréfaction des liquidités et pour stopper la chute des devises et des prix des actifs.

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Le rapport conclut que les 2 500 milliards de dollars qu’il propose dans ce « paquet » correspondent à ce que les pays développés auraient dû verser aux pays en développement s’ils avaient tenu la promesse faite à l’ONU de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l’aide aux pays les plus pauvres.

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