Ce qu’il faut savoir sur Instex, utilisé pour la première fois par l’Europe pour commercer avec l’Iran

L’instrument d’échanges commerciaux entre l’Europe et l’Iran, destiné à contourner les sanctions américaines contre la République islamique, a enregistré mardi sa première transaction.

Un hôpital à Téhéran, le 26 mars 2020. © Ebrahim Noroozi/AP/SIPA

Un hôpital à Téhéran, le 26 mars 2020. © Ebrahim Noroozi/AP/SIPA

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Publié le 1 avril 2020 Lecture : 3 minutes.

Il aura fallu une crise sanitaire mondiale. Alors que l’Iran se débat avec l’épidémie du Covid-19 (plus de 40 000 cas et près de 3 000 morts, selon les chiffres officiels), la première transaction via le mécanisme Instex (Instrument in Support of Trade Exchanges) a eu lieu ce mardi 31 mars, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères. « La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni confirment qu’Instex a mené avec succès sa première transaction et permis ainsi l’exportation de matériel médical d’Europe vers l’Iran. Ces biens sont désormais en Iran », affirme ainsi le communiqué allemand.

Mis en place en juillet 2019, Instex fonctionne comme une chambre de compensation permettant à plusieurs États européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Danemark, Finlande, Pays-Bas, Norvège et Suède) de continuer à commercer avec l’Iran, en évitant donc des transactions financières directes avec des entreprises de la République islamique, et en échappant ainsi aux sanctions américaines.

Le retrait américain en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 a provoqué le départ du pays de nombre d’entreprises européennes qui craignaient d’être frappées par les sanctions américaines en raison de leurs activités en Iran. Désireux, de leur côté, de conserver les termes de l’accord sur le nucléaire iranien, plusieurs États européens ont imaginé la création de cette société. Concrètement, au lieu de recevoir un paiement direct de leurs exportations vers l’Iran, les pays européens enregistrent auprès d’Instex les sommes dues, lesquelles permettront de financer en retour les exportations iraniennes vers ces pays européens.

Des biens alimentaires, pas de pétrole

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