Malgré la forte baisse des prix, OCP maintient ses résultats à l’équilibre en 2019
Le leader marocain des engrais présente de bons résultats annuels et une rentabilité « supérieure à la moyenne du secteur », en dépit de conditions de marché moins favorables.
Fort recul des prix de l’engrais, baisse des prix des matières premières (dont le soufre), conditions climatiques défavorables… Alors que le contexte exogène jouait en la défaveur des activités de l’Office chérifien des phosphates, il publie des résultats pour 2019 plutôt solides. En témoignent une marge nette qui avoisine toujours les 30 %, et un chiffre d’affaires de 54 092 millions de dirhams (4,9 milliards d’euros).
« En 2019, le groupe OCP a réalisé des résultats opérationnels solides malgré des conditions de marché moins favorables que l’année passée », a déclaré Mostafa Terrab, à l’occasion de la présentation des résultats mardi 31 mars. Le PDG d’OCP a par ailleurs ajouté : « Durant cet exercice, OCP affiche de nouveau une performance financière parmi les plus élevées du secteur, soutenue par une croissance de ses capacités de production ainsi que par son efficacité opérationnelle. »
À fin décembre, dans le détail, le chiffre d’affaires 2019 connaît donc un léger repli de 3,2 % par rapport à 2018 – atteignant alors 55 906 millions de dirhams (5,0 milliards d’euros). La marge brute atteint, elle, 34 225 millions de dirhams contre 35 236 millions de dirhams en 2018, avec un taux de marge brute stable à 63 %.
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En 2019, l’activité globale d’OCP est toujours rentable. L’Ebitda s’élève à 15 333 millions de dirhams, contre 17 076 millions de dirhams en 2018. La marge nette s’établit ainsi à 28 % contre 31 % en 2018. Par ailleurs, les dépenses en investissements ont totalisé 13 964 millions de dirhams l’année dernière, au-dessus des 10 801 millions de dirhams en 2018.
À noter, le géant des engrais a terminé l’année en retrait par rapport à la même période de 2018. Ainsi, au quatrième trimestre 2019, son chiffre d’affaires s’est établi à 11 639 millions de dirhams, contre 14 808 millions de dirhams (- 21,4 %) au quatrième trimestre 2018. La marge nette, elle, est descendue à 19 %.
Hausse des volumes exportés
Au cours de l’année dernière, les prix des engrais ont diminué et ont globalement connu un recul de 35 %. Un résultat qui s’explique par l’effet combiné d’une offre abondante, de la baisse des prix des matières premières – notamment le soufre, des conditions climatiques défavorables ainsi que de l’impact de la dévaluation du Renminbi, explique OCP.
Conditions qui, d’un point de vue opérationnel, se sont répercutées en termes de chiffre d’affaires. Les ventes pour le segment acide phosphorique ont représenté 17 % du chiffre d’affaires total et ont reculé de 4 % par rapport à l’année précédente sous l’effet de la baisse des prix en comparaison avec 2018. Les volumes sont eux restés globalement stables, soutenus essentiellement par la hausse des volumes exportés vers l’Inde.
La marge brute a été conservée à un niveau stable d’une année sur l’autre
À fin 2019, le chiffre d’affaires des engrais a diminué, de 4 % également, par rapport à l’année précédente ; et a représenté 54 % du chiffre d’affaires total. La baisse significative des prix des engrais a été partiellement compensée par la hausse des volumes exportés, en particulier vers l’Amérique latine et l’Europe; souligne OCP dans sa communication financière.
Les prix des matières premières ont baissé tout au long de l’année et ont atteint des niveaux historiquement bas au quatrième trimestre, principalement en ce qui concerne le soufre, bénéficiant de la montée en puissance de nouvelles capacités de production. Mais, comme annoncé plus haut, la marge brute a été conservée « à un niveau stable d’une année sur l’autre », grâce à la baisse des prix des engrais.
Incertitudes liées au Covid-19
Indépendamment du contexte actuel, OCP envisageait des perspectives positives. « Les fondamentaux du marché devraient légèrement s’améliorer. Une croissance de la demande est attendue dans toutes les régions avec des prix relativement stables en 2020, accompagnée également par la hausse des prix des matières premières agricoles et un indice d’accessibilité favorable au fermier », estime le groupe marocain.
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Cependant, ces prévisions demeurent incertaines en raison de la pandémie du Covid-19, dont les effets devraient être temporaires et semblent limités à ce stade principalement à des problèmes logistiques, poursuit OCP.
En 2020, la consommation d’engrais au Nigeria, Ghana et en Afrique de l’Est est menacée
Avant de rappeler être « fermement engagé à soutenir la sécurité alimentaire mondiale ». Pour rappel, OCP est l’un des premiers contributeurs au fonds à 10 milliards de dirhams lancé par le roi Mohammed VI et destiné soutenir les secteurs sinistrés par la crise due au coronavirus.
Et à ce propos, Mounir Halim, directeur général d’Afriqom, cabinet de conseil spécialisé sur le marché des engrais en Afrique analyse : « même si l’épidémie est de courte durée, elle aura des conséquences à long terme. En Afrique, les gouvernements subiront une forte pression, la chute des cours du pétrole privant les pays exportateurs de recettes. Les budgets 2021 pour l’agriculture risquent d’être touchés. En 2020, la consommation d’engrais au Nigeria, Ghana et en Afrique de l’Est est menacée ».
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