Turbulences à la Bourse de Casablanca

Après un timide rebond la semaine dernière, l’afflux de mauvaises nouvelles en provenance des sociétés cotées a quelque peu terni l’optimisme à la Bourse de Casablanca.

A la bourse de Casablanca, en 2015 (illustration). © Photo Alexandre Dupeyron pour JA

A la bourse de Casablanca, en 2015 (illustration). © Photo Alexandre Dupeyron pour JA

Publié le 1 avril 2020 Lecture : 2 minutes.

C’est un début de semaine dans le rouge pour la Bourse de Casablanca. Après trois séances successives (du 20, 23 et 24 mars) clôturées en hausse, les observateurs pensaient que la Bourse de Casablanca pouvait se montrer résiliente face à la crise actuelle, mais les dernières actualités poussent plutôt à l’inquiétude, alors le nouveau directeur général, Tarik Senhaji, doit prendre ses fonction le 2 avril.

En cette période de publication des résultats, nombre de sociétés cotées ont préféré suspendre la distribution des dividendes relatifs à l’exercice 2019. On peut citer par exemple la BMCI, la CTM ou encore la Cosumar. « D’autres ont opté sur une simple baisse du dividende, mais c’est tout de même le genre d’informations qui freine l’élan de reprise », explique Farid Mezouar, directeur de FL Markets. « Si le rendement de la Bourse de Casablanca baisse, son attrait aussi recule. »

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Depuis le début de la crise, le Masi a perdu plus de 20 % et suit la tendance mondiale. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées durant les premiers jours de la crise. « C’est l’effet panique. Les investisseurs surveillaient ce qui se passe dans d’autres pays où la crise s’aggrave jour après jour malgré les gros moyens déployés. Le manque de visibilité rend la situation encore plus difficile », détaille Hajar Mouatassim Lahmini, experte en marché boursier et professeur universitaire.

Variations encadrées

C’est dans ce mouvement de foule que plusieurs investisseurs se sont débarrassés, dans la précipitation, d’une partie ou de la totalité de leurs portefeuilles. C’est notamment le cas de fonds d’investissement étrangers, réputés pour leur technique de vente agressive. « Ces fonds cherchent à avoir du cash en période de crise pour se protéger », explique Farid Mezouar.

Pour limiter les baisses, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a décidé de modifier les seuils de variations des valeurs cotées. Ainsi, la variation maximale, à la hausse et à la baisse, du cours d’un instrument financier pendant une même séance ne peut excéder, depuis le 17 mars dernier, les seuils suivants : 4 % (contre 10 % auparavant) du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode continu, 2 % du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode fixing et 2 % du cours de référence pour les titres de créance.

Le Royaume a également pris une succession de mesures : création d’un fonds de soutien, mesures de soutien aux entreprises… En outre, « Bank Al Maghrib a permis aux banques de tripler leur capacité de refinancement afin de pouvoir accorder davantage de crédits et ainsi de soutenir les ménages et les entreprises en difficulté », rappelle Hajar Mouatassim Lahmini, selon laquelle ces éléments expliquent en grande partie les trois séances de hausse de la fin du mois de mars. « En parallèle, le marché était devenu attractif pour les investisseurs sur le long terme et en particulier les institutionnels », précise-t-elle, sans ce prononcer sur le comportement futur du marché : « Tout dépendra de l’évolution de la pandémie ».

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