Commerce : le poids léger africain
Publié le 19 mai 2003 Lecture : 1 minute.
L’évolution du commerce extérieur permet de dire si une économie est dynamique. La croissance des exportations et des importations est, à l’échelle mondiale, deux fois plus importante que celle du Produit intérieur brut (PIB) : 6,7 % par an en moyenne, contre 2,8 % (moyenne sur les dix dernières années). Partout, le commerce est le moteur de la croissance, sauf en Afrique, où il augmente presque au même rythme que celui du PIB, soit 3,2 %, contre 2 ,5 %. Ce qui signifie que les économies africaines fonctionnent essentiellement en autarcie. Résultats : les données publiées le 22 avril par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) montrent que les exportations africaines ne se sont accrues que de 1 %, contre 4 % en moyenne au niveau mondial et 9 % pour les pays en développement. Chaque année qui passe entraîne ainsi une érosion de la part de l’Afrique dans le commerce mondial : 2,2 % en 2002, deux fois moins qu’il y a dix ans.
Signe de cette même faiblesse, le commerce extérieur par habitant (exportations et importations de marchandises) a atteint 340 dollars en Afrique, trois fois moins qu’en Asie et quatre fois moins qu’en Amérique latine. Seuls quelques pays africains sortent du lot : les Seychelles (7 192 dollars), Maurice (2 932), la Tunisie (1 671) et l’Afrique du Sud (1 326), grâce à leurs industries exportatrices. La Guinée équatoriale (5 689 dollars) se hisse à la deuxième position grâce à son seul pétrole.
L’Afrique du Sud, avec 5 % de la population du continent, réalise 21 % de son commerce extérieur. Quant aux cinq pays d’Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie), ils totalisent 37 % des échanges avec 18 % de la population africaine. L’Afrique entière – si elle formait un seul pays – se classerait, avec ses 140 milliards à l’export, au 13e rang mondial, derrière le Mexique (160 milliards) et devant Taïwan (130 milliards).
