Le coronavirus coûtera quatre points de croissance au Burkina Faso, prévient Roch Marc Christian Kaboré
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a annoncé le 2 avril une série de mesures pour faire face à l’épidémie.
Le retour au vert des indicateurs macroéconomiques, amorcé en 2016 avec une croissance moyenne du PIB de 6,3 % sera contrarié en 2020. En cause, l’épidémie de Covid 19 qui a déjà fait 288 contaminés dont 16 victimes dans le pays. S’exprimant pour la deuxième fois en deux semaines, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a appelé ses concitoyens à la résilience pour contenir les effets pervers induits par cette crise sanitaire.
« Les conséquences attendues de cette pandémie sur notre économie sont la réduction du taux de croissance de 6,3 % à 2 % en 2020, la baisse estimée à 306 milliards de FCFA des recettes publiques, soit un déficit budgétaire de 5 % et le ralentissement général des activités économiques, tous secteurs confondus, avec pour conséquence des tensions de trésorerie de l’État », a-t-il déclaré à la télévision publique.
Pour renouer avec la reprise économique et garantir la soutenabilité budgétaire, le président a annoncé une loi de finances rectificative pour prendre en compte « l’impérieuse nécessité de revoir nos priorités », selon ses mots. Jusque là, l’action économique du gouvernement était guidée par le PNDES, lancé en 2016 pour un coût estimé de 15 400 milliards de F CFA (23,5 milliards d’euros), qui avait permis de maintenir la croissance économique du pays en dépit d’un contexte sécuritaire difficile.
Un écho mitigé ?
Roch Marc Christian Kaboré a également annoncé une panoplie de mesures comme la suspension de certaines taxes et des loyers dans les yaars et marchés fermés, les reports d’échéances pour les entreprises, la réduction de 25 % de la patente au profit des des sociétés de Transport des personnes, de l’Hôtellerie et du Tourisme.
Un fonds de relance économique des entreprises en difficultés, doté d’une enveloppe de 100 milliards de francs CFA, verra le jour, de même qu’un fonds spécifique de solidarité, alimenté à hauteur de 5 milliards de F CFA, pour aider les acteurs du secteur informel. Au total, le président burkinabè chiffre l’effort public de soutien économique et social à plus de 394 milliards de F CFA, ce qui représente 4,45 % du produit intérieur brut du pays.
L’annonce de ces mesures a eu un écho mitigé auprès des Burkinabè. « Le président Kaboré a pris des mesures similaires à celles annoncées dans les pays voisins. Un effort important est fait en direction des couches vulnérables et du secteur privé fragile. Par contre, trois points auraient mérités d’être évoquées : les dérives des forces de défense et de sécurité pour le respect du couvre-feu, l’impôt unique sur le traitement de salaires et une mesure spéciale pour le personnel de santé », décrypte l’universitaire Abdoul Karim Saidou.
Plusieurs internautes comme les activistes Lahousseni Tahar et Naïm Touré, très critiques à l’égard du pouvoir, ont exprimé leur déception.
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