Maroc, Tunisie, Algérie : la presse écrite, victime collatérale du coronavirus

Les journaux papiers ont quasiment cessé d’être imprimés et de circuler au Maghreb en raison de l’épidémie de Covid-19 qui empêche leur distribution, déplorent de nombreux patrons de presse.

Les rues vides d’Alger, le 20 mars 2020, en pleine épidémie de coronavirus. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Les rues vides d’Alger, le 20 mars 2020, en pleine épidémie de coronavirus. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 4 avril 2020 Lecture : 2 minutes.

En Tunisie, sept quotidiens et une vingtaine de périodiques ont décidé ces derniers jours de cesser leur parution, a indiqué la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ).

« Beaucoup d’abonnements viennent d’administrations et compagnies aériennes, qui sont fermées, et la distribution en kiosque a souffert », depuis le confinement général imposé le 22 mars pour lutter contre la pandémie de coronavirus, a indiqué le président de la FTDJ, Taïeb Zahar.

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Si les sites internet de nombre de titres ont vu leur fréquentation augmenter, « la publicité a diminué », poursuit-il. Les importantes difficultés économiques traversées par le secteur depuis des mois s’en trouvent accentuées.

Côté marocain, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, a lui-même appelé, par communiqué, à ce que cesse, jusqu’à nouvel ordre, toute « publication et distribution des éditions imprimées » car « un grand nombre de personnes recourent au quotidien aux versions en papier, ce qui contribue à la propagation du virus, rendant ainsi nécessaire leur interdiction pour préserver la santé des citoyens. »

Versions PDF téléchargeables

Avant cet appel, plusieurs journaux marocains – comme Al Massae ou L’Opinionavaient déjà mis à disposition des versions PDF des journaux, téléchargeables gratuitement sur leur site web. Mais la décision ministérielle a suscité une protestation du nouveau Conseil national de Presse, organe représentatif des journalistes, qui a regretté ne pas avoir été consulté en amont. Le ministère a balayé cette critique, estimant qu’une telle décision relève uniquement du gouvernement.

Chez le voisin algérien, où un confinement partiel a été décrété le 24 mars, certains journaux continuent à sortir, en tirage très limité. Dans la capitale, les éditions papiers, aussi bien ceux du secteur public que privé, ont quasiment disparu des présentoirs : seuls quelques gros titres se trouvent dans de très rares kiosques de la capitale.

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Dans le pays, les lecteurs se sont majoritairement rabattus sur les sites internet. Ce que regrette Mohamed Tahar Messaoudi, journaliste au quotidien francophone El Watan : « Nous assurons nous-mêmes la distribution dans certains kiosques de la capitale uniquement, car les transports inter-wilayas (régions) sont interdits, et les transporteurs ne veulent plus se déplacer à cause des risques liés à la maladie. »

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Le 3 avril, l’Algérie recensait officiellement 105 morts liés au coronavirus, la Tunisie 18, et le Maroc 47.

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