Éthiopie : Abiy Ahmed, entre crise politique et crise sanitaire
Deux ans après l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed, la transition éthiopienne est à un tournant. Alors que le pays doit faire face à la pandémie de coronavirus et que les élections générales ont été reportées, l’opposition réclame des garanties pour l’organisation d’un scrutin crédible.
![Abiy Ahmed, Premier ministre de l’Ethiopie © Themba Hadebe/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/04/03/jad20200403-ass-ethiopie-aahmed-photo3.jpg)
Abiy Ahmed, Premier ministre de l’Ethiopie © Themba Hadebe/AP/SIPA
Si le coronavirus n’a pour l’instant fait aucun mort en Éthiopie, l’épidémie compte déjà une victime collatérale : les élections générales, qui devaient se tenir le 29 août prochain, ont été officiellement reportées par la commission électorale éthiopienne (Nebe).
La décision, communiquée le 31 mars, n’a surpris personne. À l’heure où le continent concentre tous ses efforts, sanitaires et économiques, à la limitation des effets du virus, nombreux sont les pays à avoir gelé leurs activités politiques, parvenant même, dans certains cas, à une forme « d’union sacrée » autour de la riposte.
Sans doute le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui s’est personnellement investi dans la lutte contre le virus en pilotant, avec le milliardaire chinois Jack Ma, la livraison de matériel médical en Afrique, espère-t-il lui aussi bénéficier d’un temps mort. Mais la trêve politique pourrait ne pas avoir lieu.
Certes, le report du scrutin semblait inévitable, même avant l’arrivée du virus sur le continent. La date initiale, en pleine saison des pluies, soulevait de nombreuses interrogations, et plusieurs partis d’opposition, comme le Mouvement national Amhara (NaMa), avait déjà réclamé un « délai supplémentaire pour privilégier la lutte contre la pandémie ».
Mais l’annonce de la modification du calendrier électoral est aussi venue renforcer l’inquiétude de certains observateurs et d’une partie de l’opposition sur la possibilité d’organiser les élections « crédibles et libres » promises par Abiy Ahmed.
Une « excuse acceptable » ?
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