Avec les félicitations du FMI

L’État a réduit ses dépenses et contenu l’inflation. Reste à moderniser les infrastructures et à lutter contre la pauvreté.

Publié le 19 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

D’après les résultats du dernier recensement, réalisé en août 2002, le petit pays aux vertes collines compte aujourd’hui un peu plus de 8,1 millions d’habitants. Avec une croissance annuelle estimée à 1,9 %, la poussée démographique est forte, surtout dans les campagnes, où vivent neuf Rwandais sur dix. Résultat : chaque agriculteur n’exploite en moyenne que 0,8 hectare, sur des terres souvent très escarpées, et 95 % de la production, à grande majorité vivrière, est consommée sur place. L’agriculture reste pourtant le fleuron de l’économie rwandaise : en 2001, le secteur représentait 44 % du Produit intérieur brut (PIB), et les exportations de thé et de café contribuaient pour 80 % des recettes totales d’exportation, malgré la chute continue des cours mondiaux.
Pour les autorités rwandaises, le but poursuivi est clair : transformer ces prochaines années une agriculture pour l’heure essentiellement de subsistance en un secteur plus performant. Afin d’atteindre les objectifs présentés dans « Vision 2020 », le document officiel en matière de stratégie de développement économique, des réformes ont déjà été entreprises : de nouvelles techniques de culture ont été mises en oeuvre, et des variétés végétales plus rentables introduites, notamment dans la caféiculture. Mais rien ne sera possible sans un effort accru en matière d’infrastructures, qui demandent de très gros investissements : axes routiers, adductions d’eau, centrales hydroélectriques… Derrière cette modernisation obligatoire se cache l’urgente nécessité de lutter contre la pauvreté : 64 % de la population vit avec moins de 1 dollar par jour, l’espérance de vie ne dépasse pas 40 ans, et le taux de scolarisation est inférieur à 50 %… Reste que pour le Fonds monétaire international (FMI), le pays est entré depuis deux ans dans la classe des bons élèves en réussissant à réduire ses dépenses publiques (19,8 % du PIB en 2001, contre 20,6 % en 2000) et à maintenir son taux d’inflation autour de 2 % en 2002 (contre 3,9 % en 2000).
Afin d’impulser un nouveau souffle à son économie, le Rwanda s’est par ailleurs lancé dans une entreprise de séduction en direction des opérateurs étrangers. Dans le cadre des privatisations lancées en 1996, assorties d’un nouveau code des investissements en décembre 1998 mettant en place une fiscalité incitative, les investisseurs étrangers ont été invités à parier sur le pays. Et certains sont venus : Sud-Africains dans l’hôtellerie et les télécommunications, Israéliens dans l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu, Américains dans l’or et le coltan, Allemands dans la métallurgie… Mais face aux grands enjeux qui attendent le Rwanda dans les prochaines années, beaucoup reste encore à mettre en place. Le pays ne peut que faire en sorte que ces investisseurs fassent des émules !

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