Alfred Kalisa : « Quand le bâtiment va… »

Publié le 19 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Créée en 2001 pour endosser les anciennes fonctions de la Chambre de commerce, la Fédération du secteur privé rwandais regroupe quatorze associations sectorielles (assureurs, industriels, banquiers, etc.) et quatre associations régionales. Son but est de promouvoir les intérêts des investisseurs rwandais auprès du gouvernement et d’initier des partenariats entre le secteur privé et le public. Elle est présidée depuis février 2002 par Alfred Kalisa, directeur général de la Banque de commerce, de développement et d’industrie (BCDI).
J.A./L’INTELLIGENT : Quels sont aujourd’hui les secteurs porteurs de l’économie rwandaise ?
ALFRED KALISA : Je citerais, en premier lieu, le tourisme. À Kigali, avec la construction d’un hôtel cinq étoiles – l’Hôtel des diplomates – mais aussi à l’intérieur du pays, avec le projet de nouveaux établissements le long du lac Kivu – à Gisenyi ou Kibuye – et la réhabilitation de l’Hôtel du parc de l’Akagera. Mais pour que ce secteur prenne son essor, il faut que l’État poursuive ses efforts dans la réhabilitation des axes routiers, notamment en direction des frontières. Tous ces travaux ont donné un coup de fouet au domaine de la construction, surtout dans la capitale. Je fais confiance au vieil adage selon lequel « quand le bâtiment va, tout va ! » Enfin, il ne faut pas oublier l’énorme potentiel du secteur des télécoms. Artel, société à capitaux rwandais, vient par exemple de se lancer dans la téléphonie par satellite en milieu rural.

JAI : Ces opportunités sont-elles suffisantes pour attirer les capitaux étrangers ?
AK : Même si le pays s’est lancé il y a quatre ans dans une politique de privatisation et d’ouverture aux investissements étrangers, nous n’avons pas vu les multinationales accourir ! Pour l’instant, la majorité des investissements est toujours assumée par des Rwandais. Mais leur capacité commence à s’essouffler, et il faut continuer à parier sur l’ouverture si nous ne voulons pas revenir à une situation où l’État contrôlerait tout. La solution consisterait tout d’abord à faire bénéficier les investisseurs nationaux de davantage d’incitations fiscales. Quand les étrangers verront qu’il est possible de faire quelque chose dans ce pays, ils viendront…

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JAI : Quel rôle jouez-vous dans ce contexte ?
AK :La Fédération a commencé à éduquer les hommes d’affaires rwandais. Nous essayons de leur apprendre à investir, à créer des alliances. Il faut que la Fédération soit un catalyseur d’énergie dans les grands projets d’infrastructures concernant l’eau, le gaz ou l’électricité. Il importe ainsi de mobiliser l’épargne locale pour que les Rwandais soient les initiateurs des projets. Quitte, bien sûr, à solliciter l’aide de l’État ou des bailleurs de fonds internationaux.

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