En Côte d’Ivoire, Assoa Adou (FPI) à nouveau dans le collimateur de la justice

Convoqué par le préfet de police d’Abidjan à la suite de « propos séditieux » prononcés lors d’un meeting à Yamoussoukro, le secrétaire général de la branche dissidente du Front populaire ivoirien (FPI), ne s’est pas présenté.

Assoa Adou, Abidjan le 15 janvier 2019© ISSAM ZEJLY pour JA © ISSAM ZEJLY pour JA

Assoa Adou, Abidjan le 15 janvier 2019© ISSAM ZEJLY pour JA © ISSAM ZEJLY pour JA

Publié le 3 avril 2020 Lecture : 2 minutes.

Assoa Adou, le secrétaire général de la branche dissidente du Front populaire ivoirien (FPI), proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, est dans le viseur de la justice ivoirienne, qui lui reproche d’avoir tenu des « propos séditieux » lors d’un meeting de la plateforme de l’opposition tenu à Yamoussoukro le 15 mars.

Assoa Adou avait invité les militants du FPI à « envahir les centres d’enrôlement » afin de s’inscrire sur les listes électorales, confient ses avocats, qui disent « ne pas comprendre le harcèlement du pouvoir ». « Assoa Adou a tenu des propos graves qui ont entraîné des violences, notamment la destruction du matériel d’enrôlement dans les centres d’enregistrement des cartes d’identités », révèle de son côté un proche du chef de l’État, qui confie la détermination de son camp « à ne pas [se] laisser déstabiliser ».

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Deuxième convocation en deux semaines

Le 21 mars, le préfet de police d’Abidjan Siaka Dosso a fait transmettre à Assoa Adou une première convocation pour une audition prévue le surlendemain. Mais l’homme politique ne s’y est pas présenté. Il suivait en cela les recommandations de ses avocats, qui ont soulevé un vice de procédure et « exigé un respect de la loi » : en Côte d’Ivoire, un décret datant de juin 2005 exige en effet que seule la Cour de cassation peut autoriser des poursuites contre les anciens ministres et hautes personnalités de l’État. Une procédure que n’avait pas observée la police.

Les avocats de Assoa Adou ont donc déposé un recours devant la Cour de Cassation, qui s’est réunie le 31 mars à Abidjan. Chantal Camara, la présidente de la haute juridiction, a autorisé Richard Adou, le procureur de la république près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, à diligenter des poursuites.

Le préfet de police est revenu à la charge après la décision de la Cour de cassation en convoquant à nouveau Assoa Adou pour le 2 avril. Mais là encore, le concerné ne s’est pas présenté. Ses avocats dénoncent en effet un « acharnement de la police » et précisent que le procureur est le seul habilité par la Cour de cassation à faire ce type de convocations. « Assoa Adou est la disposition de la justice », ajoutent-ils.

« Les propos d’Assoa Adou étaient publics et sont disponibles. Il invitait simplement les militants du FPI à envahir les centres d’enrôlement afin de poursuivre la lutte en faveur de la gratuité des cartes d’identité », explique un cadre du parti d’opposition.

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