Un Dubaï pour l’Afrique

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 1 minute.

La nature n’aide pas beaucoup Djibouti. Les inondations du 13 avril 2004 viennent malheureusement rappeler celles de novembre 1994 : l’Ambouli, « l’oued qui mousse », a une nouvelle fois fait des siennes. Ses crues temporaires montrent le chemin qui reste à parcourir par le pays pour se doter des infrastructures adéquates. Un long processus pour rattraper les nombreuses années perdues depuis l’indépendance, proclamée en juin 1977.
Aujourd’hui, Dijbouti commence à récolter les fruits de son émergence économique. En termes de revenu annuel par habitant, le pays fait mieux que l’Ukraine (900 dollars, contre 800), deux fois plus que la moyenne de l’Afrique subsaharienne (450 dollars) et trois fois plus que le niveau atteint par le Ghana (300).
La dernière évaluation du Fonds monétaire international (contenue dans deux rapports de 138 pages publiés le 19 mars dernier) prouve que le pays est sur la bonne voie, tout en signalant certaines « faiblesses » : quelques retards de trésorerie ; quelques excès de dépenses publiques ; insuffisance de microfinancement ; chômage ; surévaluation de la monnaie nationale (dont la parité fixe avec le dollar américain reste inchangée depuis plus de trente ans).

Dans un autre registre, la Banque mondiale presse les autorités de rattraper les retards pris dans les domaines sociaux : éducation des enfants ; alphabétisation des adultes ; mortalité maternelle et infantile ; accès à l’eau et aux soins médicaux…
Pour améliorer cette situation, les Djiboutiens mettent les bouchées doubles. Avec pour objectif de s’intégrer au commerce international et de transformer leur micro-État en zone franche industrielle et commerciale, une sorte de Dubaï de l’Afrique de l’Est. L’addition des investissements en cours ou envisagés dépasse le montant annuel du Produit national brut (600 millions de dollars), dont plus de la moitié pour le seul complexe de Doraleh.
Si l’amalgame de tous ces projets économiques et sociaux donne les résultats escomptés, les 700 000 Djiboutiens, enfin en paix avec eux-mêmes et avec leurs voisins, oublieront alors définitivement l’Ambouli et toute la cohorte des malheurs de la vie quotidienne.

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