État d’urgence

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays le 13 avril ont fait des dizaines de victimes. Et plusieurs centaines de sinistrés.

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs dizaines de morts, au moins six cents personnes sans abri… le bilan des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Djibouti le 13 avril vers 2 heures du matin est particulièrement lourd. En provoquant la crue brutale de l’oued Ambouli, ces précipitations ont inondé une partie de la capitale, détruisant tout sur leur passage. Toutes les victimes n’ont pas pu être secourues, même si l’armée est intervenue rapidement. Celle-ci a d’ailleurs reçu l’appui des hélicoptères des Forces françaises stationnées dans le pays, qui ont permis de repêcher dix-sept personnes, dont certaines sont restées accrochées durant de longues heures à des arbres à proximité de l’oued.
À l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire, le chef de l’État Ismaïl Omar Guelleh s’est rendu dans les quartiers affectés par la crue meurtrière pour évaluer les dégâts et témoigner sa compassion aux familles des victimes. Il a également visité les centres de regroupement ouverts aux sinistrés, notamment celui installé dans le camp militaire Cheikh-Osman de Balbala, où sont hébergées plusieurs centaines de personnes.
Les infrastructures publiques n’ont pas été épargnées par la brusque montée des eaux. Deux ponts ont été endommagés et la route de l’Unité a également été coupée par des courants torrentiels. La distribution d’eau et d’électricité a été gravement perturbée par les intempéries. Enfin, les rails du Chemin de fer djibouto-éthiopien ont été sectionnés à différents endroits. La réfection des tronçons endommagés doit durer plusieurs jours, ce qui rend d’autant plus problématique l’approvisionnement de la capitale. Quelque 700 tonnes de vivres frais sont acheminées chaque semaine d’Éthiopie vers Djibouti.
Ces intempéries sont les plus graves qu’ait connues le pays depuis dix ans. En novembre 1994, au moins cent personnes avaient été tuées dans des inondations. Mais c’est généralement entre mars et mai que se concentrent les précipitations. Même si la violence de ces pluies est inattendue, le nombre des victimes aurait certainement pu être moins important. Au cours de la visite effectuée sur le terrain, le président Guelleh a regretté que de nombreuses familles aient construit en toute illégalité leurs habitations dans le lit de l’Ambouli, au mépris des risques encourus. Le chef de l’État a par ailleurs annoncé l’imminence de travaux de renforcement de la digue de protection de l’oued ainsi que l’élargissement de celui-ci. Enfin, le cours d’eau va faire l’objet d’un vaste projet de construction de retenues, qui seront situées à Wéa et à Ambouli. Ces ouvrages serviront à l’abreuvement des troupeaux, à l’arrosage des périmètres agricoles et à la reconstitution de la nappe phréatique.

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