Souad Idriss

Directrice de la Société nationale des hydrocarbures

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

A 31 ans, Souad Idriss s’est retrouvée, en 1998, à la tête de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), une société d’État servant de caisse de stabilisation des prix à la pompe. Souad Idriss a, depuis, transformé la SNH en société pétrolière à part entière. Son projet : achever le plus tôt possible le terminal de Doraleh, d’une capacité de stockage de 300 000 m3. Pourquoi un tel volume pour un marché dont les besoins annuels tournent autour de 100 000 m3 ? « Nous avons l’ambition de répondre aux appels d’offres pour la fourniture des pays de la région. L’importation en grande quantité nous permettrait de baisser le coût de nos propres achats d’hydrocarbures. »

Après une scolarité chez les soeurs catholiques, Souad Idriss poursuit ses études secondaires au lycée de Djibouti, puis au Maroc, où elle obtient un diplôme de sciences économiques, spécialité relations internationales. Quand elle revient chez elle, en 1993, elle entre de plain-pied dans la vie active en intégrant la SNH. Elle y gravit les échelons. Son statut de fille d’un ancien ministre y est-il pour quelque chose ? « La réputation de mon père a sans doute constitué un atout dans la mesure où cela me procure plus de respect de la part de mon entourage. Quant à mes études, j’ai bénéficié d’une bourse du gouvernement comme tout lycéen qui décroche son bac. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, mes promotions successives sont dues à la qualité de mon travail et non pas à mon ascendance. » Voilà qui est dit. Mais dans un pays la femme a plus vocation à être aux fourneaux qu’au bureau, la vie n’est pas toujours facile. Pour preuve : l’échec de son expérience conjugale, qui s’est terminée par un divorce.

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« Inconsciemment, mon ex-époux a cultivé un complexe d’infériorité parce que j’avais réussi mon plan de carrière. » Le regard des autres ? « Je n’en suis plus là, et puis c’est moins dur que cela en a l’air. » Au tout début de son magistère, Souad a bien perçu une hostilité de ses subalternes. « Mais très vite, tout est rentré dans l’ordre. » Elle porte le voile non pas comme une contrainte religieuse, mais comme un critère esthétique lié à sa féminité. Le féminisme ne l’a jamais tentée : « Cela mène droit à la politique et, franchement, je ne m’en sens pas la vocation. » Mais Souad a la franchise de reconnaître une petite faiblesse : « À compétence égale entre deux candidats de sexe différent, ma conscience me dicte de recruter la femme. » Qui lui en tiendrait rigueur ?

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