Soixante millions d’Hexagonaux

La France a vu sa population doubler en deux cents ans. Aujourd’hui, la croissance est surtout due à l’excédent des naissances.

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

En mai prochain, la population de la France métropolitaine atteindra le seuil de 60 millions d’habitants. Avec les départements d’outre-mer, le total s’élèvera à un peu plus de 61,8 millions. Le poids démographique de la France la place désormais assez nettement devant le Royaume-Uni (environ 59,5 millions d’habitants) et l’Italie (57,2 millions), mais encore assez loin de l’Allemagne (82,6 millions). Comme le rappelle Gilles Pison dans le numéro de mars de Population et Sociétés, bulletin de l’Institut national d’études démographiques (Ined), la France aura ainsi vu sa population doubler en deux cents ans. De 30 millions en 1804, elle passe à 40 millions en 1893, pour retrouver ce même chiffre en 1946 après la longue période de déclin des deux guerres mondiales. Puis, baby-boom et immigration aidant, la population croît à un rythme inconnu jusque-là : la barre des 50 millions est atteinte en 1969.
Faut-il voir dans l’immigration la clé de ce dynamisme démographique ? Si la population du pays a augmenté de 266 000 individus en 2003, le solde migratoire n’est que de 55 000 personnes. Le pays a connu une forte diminution des entrées dans l’Hexagone de familles de travailleurs étrangers et de réfugiés. Les trois quarts de la croissance de la population sont donc imputables à l’excédent des naissances (760 000) sur les décès (550 000). La situation de la France est donc exactement l’inverse de celle de l’Union européenne. Les populations de l’Allemagne, de l’Italie, de la Grèce, notamment, n’augmentent que grâce au solde migratoire.
La fécondité des femmes immigrées en France jouerait-elle un rôle décisif ? Entre 1991 et 1998, celle-ci est restée plus élevée que celle du reste des femmes : 2,5 enfants par femme contre 1,65. Mais ce surcroît n’a qu’une incidence modérée, ne faisant monter la moyenne qu’à 1,72 pendant la même période. La même étude confirme ce que l’on pressentait : le comportement démographique des populations immigrées s’aligne très vite sur celui des Français de souche. Les femmes arrivées en France avant l’âge de 13 ans ont à peine plus d’enfants que celles nées dans l’Hexagone. En revanche, si elles arrivent vers 25 ou 30 ans, leur fécondité reste nettement plus élevée.

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