Mounir Ben Miled : « Les touristes s’habituent à la menace terroriste »

Deux questions au président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH).

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique/l’intelligent : Comment se présente la saison 2004 ?
Mounir Ben Miled : Jusqu’aux attentats du 11 mars à Madrid, la saison se présentait sous les meilleurs auspices. On avait même enregistré une augmentation substantielle des réservations, notamment sur le marché allemand. Les tour-opérateurs européens ne se sont pas contentés de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Ils ont fait un grand effort de communication en vue de rassurer les candidats au voyage.
Je pense personnellement que les attentats de Madrid n’auront pas un impact aussi négatif que ceux du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Car les gens commencent à s’habituer à vivre avec la menace du terrorisme, qui peut frapper partout et à tout moment. Il est difficile cependant d’imaginer aujourd’hui comment se déroulera la saison. Ce sont les clients qui, en dernière instance, en décideront. Pour faire des prévisions crédibles, il faudra attendre la fin du mois de mai et connaître le niveau des réservations.
J.A.I. : Le tourisme tunisien a-t-il encore une marge de progression ?
M.B.M. : Dans sa configuration actuelle, le produit touristique tunisien est conforme aux attentes de ses clients, en majorité européens. Les hôtels sont de niveau international et l’offre est assez diversifiée (balnéaire, saharienne, thalasso, golf, etc.). Ce qui manque, c’est un service de qualité optimale. Pour y parvenir, un Plan national de mise en qualité des prestations touristiques a été élaboré par le département de tutelle, en collaboration avec les professionnels.
Ce plan, qui est sur le point d’entrer en application, comprend deux volets. Le premier concerne la procédure de mise en qualité des prestations. Et le second la mise à niveau du personnel. L’objectif est d’assurer, avant la fin de 2005, la certification de la moitié des établissements hôteliers par l’Institut national de normalisation (Innorpi) ou par tout autre organisme international habilité. Nous devrions aussi adopter de nouvelles méthodes de promotion. Car il n’est plus permis de brader le produit touristique tunisien sous le prétexte que la Tunisie est une destination de masse.

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