Indiscipline budgétaire

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

On espérait Nicolas Sarkozy. C’est finalement François Loos, ministre délégué au Commerce extérieur, qui s’est rendu à Brazzaville pour représenter Bercy à la rencontre des ministres des Finances de la zone franc, les 14 et 15 avril. Pour ce rendez-vous préalable aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se tiendront à Washington les 24 et 25 avril, il était accompagné de Xavier Darcos. Pour sa première sortie africaine, le nouveau ministre délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie devait prolonger son séjour brazzavillois de vingt-quatre heures, notamment pour y avoir des entretiens bilatéraux avec les autorités congolaises.
Au cours de leur rencontre avec leurs homologues africains, les ministres français ont bien sûr fait le point sur la politique financière menée par les quatorze pays membres, non sans insister sur le manque de respect des critères de convergence monétaire au sein de la zone franc. Les pays appartenant à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sont en effet soumis à des critères de convergence destinés à garantir leur stabilité financière.

Pour l’Afrique centrale, par exemple, ils prévoient un taux d’inflation maximal de 3 %, une dette publique contenue en deçà de 70 % du PIB, un solde budgétaire positif et la non-accumulation des arriérés intérieurs et extérieurs. Mais les prévisions établies pour 2003 font apparaître que seuls le Cameroun et le Gabon respectent ces quatre critères alors que la Guinée équatoriale et le Tchad en observent trois, le Congo deux et la Centrafrique aucun. Un résultat qui n’a rien de surprenant concernant la RCA, le putsch qu’a vécu Bangui le 15 mars 2003 ayant profondément désorganisé l’activité économique. Ce n’est donc pas un hasard si, sur six pays, seulement deux – le Tchad et le Cameroun – sont sous accord avec le FMI. Le respect de ce mécanisme est l’une des conditions imposées par le FMI aux pays qui souhaitent bénéficier d’une réduction substantielle de leur dette.

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Si les membres de la Cemac manquent d’orthodoxie budgétaire, c’est toutefois l’Uemoa qui connaît la conjoncture la plus inquiétante. La crise en Côte d’Ivoire s’est répercutée sur l’ensemble de la sous-région, faisant craindre une dégradation durable des indicateurs macroéconomiques. Bien que les critères de convergence ne soient pas tous respectés, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a choisi de se montrer optimiste. Le 22 mars, l’institut d’émission a pris l’initiative de réduire ses taux directeurs. Encouragée par la baisse de l’inflation (de 3,1 % en 2002 à 1,1 % en 2003 pour l’Uemoa) et la consolidation de ses réserves de change (estimées à six mois d’importations de la zone Uemoa), la Banque centrale espère que son geste permettra de relancer les investissements en Afrique de l’Ouest.

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