Et maintenant la Côte d’ivoire
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Alors que le monde s’efforce de venir à bout des massacres qui déchirent l’ouest du Soudan, des attaques qui frappent aveuglément l’Espagne et l’Ouzbékistan, ou des menaces terroristes qui planent un peu partout, il semble décidé à ne pas se préoccuper de la tragédie qui se trame en Afrique de l’Ouest. Pourtant, cette région est actuellement l’une des plus instables du monde avec, en son coeur, la crise ivoirienne, largement ignorée. […] Comme nombre de guerres africaines, ce conflit trouve ses racines dans un passé lointain et complexe, où les facteurs politiques, religieux et ethniques sont inextricablement mêlés. Dans sa configuration actuelle, la crise remonte à septembre 2002, soit à la tentative de coup d’État menée par un groupe de 700 soldats. L’opération a échoué, mais a vite dégénéré en une guerre opposant les forces loyalistes et les rebelles.
L’affrontement est axé sur la question de la « vraie » identité ivoirienne. Le gouvernement distingue les Ivoiriens « de souche », et ceux – qui représentent environ un quart de la population – dont le patronyme sonne étranger. Il accuse aussi les immigrants venus des pays du Nord de faire main basse sur l’économie.
La Côte d’Ivoire présente encore des risques d’éruptions de violences aux relents ethniques. Quand la présence des Casques bleus des Nations unies (ONU) sera renforcée en juillet, ces menaces s’amenuiseront. Mais, comme cela a maintes fois été observé, notamment au Kosovo, les Casques bleus ne peuvent pas faire grand-chose pour empêcher une population décidée de se battre, quels qu’en soient les motifs.
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