Doraleh, Plaque tournante des échanges régionaux

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Situé à la jonction entre la péninsule Arabe et le continent africain, Djibouti est l’un des sites les plus stratégiques au monde. Les Français le savent, qui ont implanté là-bas l’une de leurs plus grandes bases militaires à l’étranger. Mais, aujourd’hui, le pari est essentiellement économique : avec le soutien de Dubaï, le pays a lancé l’un des plus gros projets d’infrastructure jamais réalisés en Afrique de l’Est. D’un coût global de 350 millions de dollars, le projet de construction du complexe portuaire de Doraleh, qui comprend un terminal pétrolier (en cours de construction), un terminal à conteneurs et une zone franche commerciale et industrielle, va transformer la physionomie de ce petit pays. L’objectif est de faire de Djibouti un hub portuaire (port d’éclatement) destiné à la réexportation, au transbordement et au stockage pour toute la région. Ainsi les capacités de stockage d’hydrocarbures devraient doubler, passant de 250 000 à 500 000 tonnes-équivalent pétrole (tep).
Ce projet s’appuie sur les besoins croissants de Dubaï, l’archipel-entrepôt comme on le surnomme aujourd’hui, qui est devenu en deux décennies une plaque tournante des échanges commerciaux mondiaux. Un relais entre le monde asiatique et les pays occidentaux, qui sert de hub et permet de desservir aisément toutes les zones se trouvant dans un rayon d’action compris entre 1 000 et 2 000 km.
À la recherche d’une base arrière, les stratèges de Dubaï – qui s’intéressent beaucoup aux échanges entre l’Afrique, le Proche- et le Moyen-Orient et l’Asie -, ont jeté leur dévolu sur Djibouti. Où depuis quatre ans ils reproduisent leur propre success-story. Après avoir signé un contrat de gestion pour vingt ans du port avec les autorités djiboutiennes, ils ont mis les bouchées doubles pour construire un port sec et une zone franche. Cette dernière sera gérée par la même société qui gère celle de Dubaï. En 2002, ils complètent leur ambitieux projet par la signature d’un contrat de concession de l’aéroport international de Djibouti. Objectif visé : reproduire l’offre intégrée qui a fait le succès de Dubaï, avec ici, en prime, le soutien des principaux fonds arabes (Fades, Fonds koweïtien et Fonds d’Abu Dhabi). Même si le projet de Doraleh menace directement les ports internationaux du Yémen et d’Oman, qui vont avoir du mal face à une telle concurrence.

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