Des lendemains meilleurs

Publié le 19 avril 2004 Lecture : 3 minutes.

Inutile de revenir sur tous les chocs internes et externes qu’a subis Djibouti depuis son indépendance en 1977. Soulignons seulement que le conflit armé de 1991 a ruiné le pays et a engendré une hausse vertigineuse des dépenses militaires avec pour conséquence une chute importante du PIB et une inflation de l’ordre de 5 %. En 1994, les accords de paix d’Abaa sont signés avec la rébellion du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (Frud) et, en 1996, Djibouti engage des négociations avec les institutions de Bretton Woods afin de retrouver rapidement un environnement macroéconomique sain.

Depuis 1999 et l’élection d’Ismaïl Omar Guelleh à la présidence de la République, la situation économique semble s’améliorer. Les dépenses sont mieux contrôlées grâce à la mise en place d’une nouvelle nomenclature budgétaire et d’un plan de trésorerie rigoureux, tandis que les recettes progressent sensiblement. Le PIB augmente de plus de 3 %, et l’inflation est maîtrisée et ramenée à 2 %.
Un travail en profondeur a été effectué et des efforts considérables ont été faits. Aujourd’hui, les salaires sont régulièrement payés, l’éducation nationale se rénove et un pôle universitaire est créé, la loi d’orientation du système de santé est adoptée afin d’assurer l’accès pour tous à des soins de qualité, la lutte contre la soif est en passe d’être gagnée, et la décentralisation est sur les rails. La construction de nombreux logements sociaux facilite l’accès à la propriété et contribue au bien-être de la population. Des réformes essentielles ont été entreprises en faveur du renforcement de l’État de droit et de l’indépendance de la justice. Malgré cela, d’énormes difficultés demeurent, avec notamment un taux de chômage de près de 59 %.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement djiboutien a élaboré une véritable stratégie de lutte contre la pauvreté et pour la croissance. Des programmes de développement sont initiés dans chaque district, le plus important étant incontestablement le gigantesque pôle économique de Doraleh, avec son complexe portuaire doté d’un terminal pétrolier, d’un terminal à conteneurs, ainsi que d’une zone franche commerciale et industrielle. Ce projet de près de 350 millions de dollars redonne espoir à tous les Djiboutiens ; toute la société est persuadée, comme les experts internationaux d’ailleurs, que ce pôle constituera le véritable moteur du développement économique. Les travaux de construction se poursuivent depuis bientôt dix mois et un vent d’espoir souffle sur l’ensemble du pays. Ce nouvel espoir est presque palpable et les gens commencent à rêver d’un Djibouti jouant enfin son vrai rôle de hub commercial, de nation-carrefour entre l’Europe et l’Asie, mais aussi entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Certains parlent même de « New Dubaï » et évoquent un avenir radieux.

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Tout le monde y croit, et personne ne doute. Le gouvernement a d’ores et déjà engagé des mesures d’accompagnement concrètes grâce notamment à la création de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement, organe souple et efficace, chargé de la modernisation du cadre réglementaire et des procédures de l’investissement étranger et du Fonds de développement économique de Djibouti, qui dynamisera l’essor d’un secteur privé performant en facilitant l’accès au crédit des PME-PMI. Il a aussi commencé tout un processus pour le renforcement de la formation professionnelle à travers la mise en place du service national adapté, dont l’objectif est de faciliter l’intégration des jeunes dépourvus de diplômes et de qualifications.
Le gouvernement anticipe ainsi les besoins prévisibles du marché de l’emploi et mise sur l’efficacité et la compétitivité des jeunes Djiboutiens pour favoriser leur intégration dans le nouveau tissu économique qui se dessine à l’horizon.

* Directeur de l’Office national du tourisme

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