Secrets d’alcôve

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

On savait déjà des choses sur la vie sexuelle des Français. Voilà du nouveau grâce à une enquête chapeautée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm). Réalisée à partir d’un questionnaire auquel ont répondu 12 364 hommes et femmes âgés de 18 à 69 ans, l’étude montre que les Français se dévergondent avec le temps. À moins qu’ils ne s’autorisent tout simplement à être plus diserts sur leur vie sous la couette
Le fait est qu’au vu de cette enquête on a l’impression qu’ils sont devenus de chauds lapins. Jugez plutôt : alors qu’en 1970 les femmes de plus de 50 ans étaient seulement 53 % à déclarer une activité sexuelle dans les douze derniers mois, en 2006, elles sont près de 90 % à faire la même réponse. Le réchauffement planétaire aurait-il atteint les alcôves ?

Autre progression remarquable : la libération sexuelle de la femme entamée dans les années 1970 poursuit son implacable ascension. Si, en un demi-siècle, l’âge moyen du premier rapport sexuel est passé de 18,8 ans à 17,2 ans pour les garçons, chez les filles il a chuté de 20,6 ans à 17,6 ans. Égalité des sexes oblige ? En tout cas, à l’époque d’Internet où tout va à la vitesse du son, les jeunes hommes ne sont pas les seuls à jeter leur froc aux orties. Les adolescentes les imitent avec autant d’allégresse et lancent dans les fourrés le string qu’elles exhibent volontiers dans les cours de lycée. Mais elles restent foncièrement romantiques. À la question : « Peut-on avoir des rapports sexuels avec quelqu’un sans l’aimer ? », elles répondent non à 72 %, contre 57 % des garçons âgés de 18 à 24 ans.
L’enquête évoque aussi le nombre de partenaires, qui a presque triplé chez les femmes, passant de 1,8 en 1970 à 4,4 actuellement, alors qu’il est stable (11,6) pour les hommes depuis trente ans. No comment.

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Cela dit, si les petites fantaisies et autres libertinages comme les rencontres coquines sur le Net « sont devenus une composante très ordinaire du répertoire sexuel », selon le rapport, le septième ciel reste hors d’atteinte pour beaucoup. Les rivages de Cythère sont inaccessibles à 36,3 % des femmes qui ont régulièrement des difficultés à atteindre l’orgasme. Chez les hommes, ils sont 16,8 % à ne même pas réussir à mettre un pied dans la barque censée les mener sur l’île du Plaisir. Des problèmes d’érection récurrents les retiennent pour de bon à l’embarcadère.
Alors, la sexualité des Français a-t-elle vraiment le vent en poupe ? Moi, ce que j’en dis, c’est que si ça se trouve les choses ont toujours été ainsi. Si ça se trouve, ce n’est pas la sexualité des Français qui a évolué, mais la façon dont ils en parlent. Qui sait s’ils ne sont simplement pas plus enclins à dire les choses maintenant que par le passé ? Ne se sent-on pas autorisé à notre époque à tout dire ? Quelle ménagère aurait osé avouer, il y a trente ans, qu’il lui arrive de faire une petite gâterie à son mari ?

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