Coronavirus : solidarité et stratégie diplomatique font bon ménage dans le monde arabe

Alors que l’épidémie de Covid-19 s’installe peu à peu dans le monde arabe, plusieurs États ont échangé des promesses de soutien et d’aide. Que dit cette solidarité – parfois sélective – des relations diplomatiques au Moyen-Orient et au Maghreb ?

Des travailleurs pulvérisent du désinfectant pour empêcher la propagation du coronavirus, dans une rue bordée de panneaux d’affichage montrant le président syrien Bachar al-Assad, à Qamishli, en Syrie. © Baderkhan Ahmad/AP/SIPA

Des travailleurs pulvérisent du désinfectant pour empêcher la propagation du coronavirus, dans une rue bordée de panneaux d’affichage montrant le président syrien Bachar al-Assad, à Qamishli, en Syrie. © Baderkhan Ahmad/AP/SIPA

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Publié le 10 avril 2020 Lecture : 6 minutes.

L’annonce a fait son effet, étant donné les relations tendues entre les deux pays. Le 3 mars, alors que leur voisin iranien d’outre-Golfe connaissait une explosion du nombre de cas de coronavirus, les Émirats arabes unis s’associaient à une mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) envoyée en Iran depuis Abou Dhabi.

Dans l’avion aux couleurs des Émirats arabes unis (EAU), pas moins de 7,5 tonnes de matériel médical – gants, masques, équipements de protection – étaient envoyés en Iran. Le 16 mars, deux autres avions-cargos décollaient d’Abou Dhabi pour la même destination, avec 32 tonnes de matériel médical à leur bord. L’occasion d’une bonne opération de communication pour les EAU.

« Nos efforts pour envoyer ce second vol d’aide médicale à l’Iran sont cohérents avec nos principes humanitaires fondateurs », commentait Reem Al Hashimy, la ministre d’État de la coopération internationale.

Stratégie de désescalade

Alors que les États-Unis cherchent à bloquer une aide de 5 milliards de dollars du FMI à Téhéran pour faire face à l’épidémie, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Abbas Moussavi a salué le fait que la crise sanitaire avait amené plus « de raison et de logique » aux relations entre les Émirats et l’Iran.

« Dans un sens, c’est une continuation de la politique émiratie initiée l’an dernier après l’attaque contre des navires commerciaux dans leurs eaux territoriales. Ils ont compris qu’ils avaient besoin d’une désescalade, parce que les tensions avec l’Iran ont un impact sur l’économie émiratie elle-même. Abou Dhabi a pris conscience qu’elle devait avoir, au minimum, une relation fonctionnelle avec Téhéran », explique Umar Karim, chercheur à l’université de Birmingham et spécialiste des pays du Golfe.

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