Pékin veut capitaliser

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 1 minute.

La gestion des réserves en devises est un casse-tête pour toutes les banques centrales : les mots « sécurité » et « prudence » ne riment pas avec « rendement » et « efficacité ». Comment gérer l’argent de l’État sans mettre en danger la parité de la monnaie nationale (les réserves servent en partie à garantir le change) et les paiements extérieurs ? La Chine, dont les réserves s’élèvent aujourd’hui à plus de 1 100 milliards de dollars (elles augmentent en moyenne de 20 milliards par mois), a décidé de confier la gestion d’une partie de la cassette à une agence d’investissement, a annoncé le ministre des Finances, Jin Renqing, le 9 mars, à la suite des débats intervenus au sein de l’Assemblée nationale populaire demandant un meilleur profit à tirer de la gestion de ses énormes réserves (voir J.A. n° 2409). Cette agence d’investissement, qui sera dirigée par Lou Jiwei, un ancien vice-ministre des Finances, pourrait être dotée d’un « capital » de 200 à 300 milliards de dollars (en plusieurs tranches). Jin Renqing n’a donné aucune précision à ce sujet, mais il est évident que les réserves actuelles sont, selon les normes, trois fois supérieures au niveau requis pour garantir la stabilité du yuan. Le meilleur exemple est celui de Singapour, qui a créé, en 1974, une institution spécialisée : Temasek Holdings. Elle a démarré ses activés avec 200 millions de dollars, aujourd’hui ses placements dépassent 80 milliards de dollars et ses comptes sont transparents (voir www.temasekholdings.com.sg). Au contraire de la Chine, dont les trois quarts des réserves sont investis en dollars (une monnaie en dépréciation continue depuis le déclenchement de la « guerre contre le terrorisme » en 2001), notamment en bons du Trésor américains (600 milliards).

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