Afrique du Sud : accord de principe pour mettre fin à la grève du platine
Les sociétés minières Anglo American Platinum, Impala Platium et Lonmin ont annoncé le 12 juin avoir trouvé un accord de principe avec le syndicat Amcu pour mettre un terme à la grève qui paralyse depuis plus de quatre mois la production de platine en Afrique du Sud.
Des mineurs de l’Amcu, principal syndicat du secteur, manifestent à Pretoria, le 6 mars 2014. © Mujahid Safodien/ AFP.com
Publié le 13 juin 2014 Lecture : 2 minutes.
La fin du (très long) tunnel semble plus proche que jamais. Les trois principaux producteurs de platine d’Afrique du Sud, Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) and Lonmin ont annoncé le jeudi 12 juin avoir négocié un accord de principe avec la direction de l’Association des travailleurs miniers et de la construction (Amcu) au sujet des salaires et des conditions de travail, indique l’AFP citant un communiqué diffusé par les trois groupes miniers. Selon l’agence de presse, l’accord, qui doit encore être discuté avec les mineurs, table sur « une augmentation de 1 000 rands (68 euros) par mois tous les ans pendant trois à cinq ans, selon les catégories ».
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S’il était formalisé, cet accord viendrait mettre un terme à « la grève la plus longue de l’histoire de l’industrie du platine en Afrique du Sud ». Lancé le 23 janvier dernier et suivi par près de 70 000 mineurs, ce mouvement salarial a achoppé à plusieurs reprises notamment sur l’intransigeance d’Amcu décidé à arracher 12 500 rands (880 euros environ) de salaire de base mensuel contre 5 000 rands actuellement pour les moins bien rémunérés des mineurs.
Manque à gagner
La révision incrémentielle des salaires acceptée le 12 juin reflète d’une certaine façon le coût de cette grève à la fois pour les mineurs, pour l’industrie minière (qui emploie 500 000 salariés en Afrique du sud) et pour l’économie du pays.
Dans une interview accordée à Reuters en mai dernier, Terence Goodlace, directeur général de Implats estimait à 2 milliards de dollars le manque à gagner occasionné par cette grève pour les trois principaux producteurs de platine du pays. Au niveau mondial, cela a engendré une baisse de 40% de la production de platine. Enfin la paralysie du secteur a entraîné une contraction de l’activité économique du pays au premier trimestre (-0,6% comparé au 4e trimestre 2013), soit le premier repli de l’activité économique en Afrique du Sud depuis 2009. Début juin, le nouveau ministre des Mines, Ngoako Ramatlhodi, s’était d’ailleurs engagé à obtenir un règlement de ce conflit.
Toutefois, comme l’a indiqué à l’AFP Johan Theron, porte-parole du groupe Impala Platinum, l’impact de cet accord ne se ferait pas sentir immédiatement sur la production minière du pays. En effet, selon ses estimations, un délai de trois mois serait nécessaire pour que les mines de platine puissent revenir à une activité normale.
