Ligue des États arabes : un impératif sursaut salutaire

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

A la veille du sommet de la Ligue des États arabes, son secrétaire général, Amr Moussa, adopte un ton inhabituel : « Le plan arabe pour la paix n’est pas négociable » Cette déclaration annonce-t-elle un réveil salutaire de la stratégie arabe dans le conflit israélo-palestinien ? Elle tranche, en effet, avec les sempiternelles positions de principe autorisant les concessions et les reculades dans la défense des droits inaliénables du peuple palestinien ; lorsqu’elle sera confirmée par le sommet du 28 mars à Riyad, elle pourra constituer la position ferme et définitive de l’ensemble du monde arabe dans la solution de ce conflit. Cette proposition se situe dans le cadre de la légalité et de la légitimité internationales.

Le conflit israélo-palestinien figure dans l’agenda des Nations unies depuis 1947. Depuis, les résolutions de l’ONU n’ont cessé de s’accumuler pour enrichir la substance et les constituants d’une solution pacifique et durable. Le manque de détermination du côté arabe, conséquence logique d’une infériorité militaire et technologique, a laissé le champ libre à l’absence de volonté politique pour résoudre le conflit, et le terrain est désormais occupé par les militaires israéliens et géré par la logique de l’écrasement. Cette équation dramatique pour les Palestiniens ne peut changer que par un retour intelligent et approprié de la diplomatie arabe sur la scène internationale. Elle peut le faire – en abandonnant son attitude passive de ces dernières années ; et en s’activant pour un retour du rôle des Nations unies, qui a troqué sa responsabilité première dans le conflit pour un rôle de figurant dans les divers processus (Oslo, Madrid et la « feuille de route ») dont elle ne commande ni les leviers ni les objectifs.
Normalement détentrice et protectrice de la légalité internationale, l’ONU occupe désormais un « strapontin » pour observer la circulation de la « feuille de route », qui risque de la détourner de ses propres décisions historiques, notamment les résolutions 181/242/338, sources de droit international et fondements juridiques de la création de deux États : Israël et la Palestine. Le plan arabe pour la paix (proposé par l’Arabie saoudite en 2003) prend acte de tous les processus engagés, mais replace le conflit dans son cadre légal international. L’aval des vingt-deux pays arabes membres de la Ligue signifiera qu’ils l’adopteront fermement comme ligne d’action et comme stratégie diplomatique. Il aura donc valeur d’engagement collectif et pourra influer sur les forces en présence, notamment en mettant un terme à la passivité de la communauté internationale face au drame palestinien : Le Conseil de sécurité pourra reprendre son rôle de médiateur neutre et actif dans la région. Le secrétaire général pourra rappeler et mettre en uvre les dispositions de la légalité internationale, et la Cour internationale de justice pourra régler les différends entre Palestiniens et Israéliens.
Le succès de la lutte contre le terrorisme international passe nécessairement par la résolution du conflit israélo-palestinien. Il n’est pire ennemi de la paix que l’injustice, l’occupation et les violations graves des droits de l’homme.

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