[Tribune] Hommage à Pape Diouf, grâce à qui les footballeurs africains ont pris leur destin en main
L’avocat marseillais Serge Pautot revient sur plus de trente ans d’amitié et de lutte pour la défense des intérêts des footballeurs africains aux côtés de Pape Diouf, décédé du coronavirus.
Pape Diouf nous a quittés le 31 mars, victime du coronavirus. Sa disparition, à l’âge de 68 ans, est prématurée. Il avait encore beaucoup de projets à réaliser. Nous étions encore ensemble à la mi-février à mon cabinet pour évoquer l’organisation de séminaires sur le droit du sport à Dakar.
Tout me prédestinait à le rencontrer : après avoir fait mon service militaire à Dakar, puis été coopérant à Alger, j’avais décroché un diplôme de droit africain à l’université de Paris et travaillé quelques mois en tant que journaliste à Africascope, magazine où j’avais bien connu Manu Dibango, victime lui aussi du coronavirus. Vous l’aurez compris, je nourrissais une grande passion pour l’Afrique.
Pape Diouf et moi nous rencontrons en 1987, dans une salle de boxe. Il y réalise alors un reportage avec un confrère pour le journal La Marseillaise. Le coup de foudre, sur les thèmes de l’Afrique et des Africains, est réciproque. Quelques jours après, il me téléphone pour rencontrer un ami du continent.
Surprise ! Me voilà face à Joseph-Antoine Bell, capitaine de l’Olympique de Marseille. « Maître, nous sommes des Africains naturalisés français. Les autorités du football nous considèrent comme des “vrais faux Français”, me raconte-t-il. Pourtant, nous ne sommes pas devenus français par un coup de baguette magique mais parce que ça arrange les clubs confrontés aux quotas de joueurs étrangers. »
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