Déception pour les islamistes

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 1 minute.

Octroi d’allocations aux diplômés-chômeurs, fin de l’habitat anarchique, rupture des relations diplomatiques avec Israël, légalisation d’un parti islamiste Saleh Ould Hanenna, qui a raflé 7,65 % des suffrages, s’efforce de tirer parti du mécontentement social, sur fond d’extrémisme religieux et de nationalisme arabe. Membre des « Cavaliers du changement », qui, le 8 juin 2003, tentèrent en vain de renverser le régime Ould Taya, il a été amnistié par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD). À l’évidence, sa candidature a séduit les jeunes peu éduqués des classes populaires, qui pratiquent leur religion de manière ostentatoire, alors que l’islam mauritanien a toujours été modéré et contemplatif. « Leur islam parle au cur plus qu’à l’esprit », analyse un journaliste nouakchottois. Ces jeunes ont été choqués par plusieurs décisions des autorités de transition, comme le placement des mosquées sous la tutelle de l’État, l’arrestation de plusieurs militants proches d’al-Qaïda ou l’adoption d’une disposition constitutionnelle stipulant que l’islam n’est plus la seule source du droit. Sans doute l’ont-ils fait savoir en votant pour Ould Hanenna.
Pourtant, même s’il ne manquera pas d’inquiéter un peu les chancelleries occidentales, le score de ce dernier apparaît aux observateurs mauritaniens comme une « contre-performance », comparé aux quatre sièges obtenus lors des législatives. Une partie de l’électorat d’Ould Hanenna a probablement rejoint Mohamed Ould Cheikhna, autre ancien Cavalier du changement (1,92 %). La veille du scrutin, un partisan de Sidi Ould Cheikh Abdallahi redoutait une percée islamiste autrement plus spectaculaire : entre 10 % et 15 % des suffrages.

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