Début des frappes américaines contre l’Irak

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 3 minutes.

Il est 5 h 35 (2 h 35 GMT) à Bagdad, ce 20 mars 2003, lorsque les sirènes se mettent à hurler. Elles sont aussitôt suivies de tirs de la DCA irakienne. À 6 heures, des explosions se font entendre dans la banlieue sud de la capitale. Les premières frappes de la coalition formée autour des États-Unis ont commencé.
Cette attaque est tout sauf une surprise. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le président George W. Bush n’a cessé de clamer que le maître de Bagdad, Saddam Hussein, est de mèche avec al-Qaïda. Après leur opération contre l’Afghanistan où a trouvé refuge Oussama Ben Laden, c’est en Irak que les Américains ont décidé de poursuivre leur offensive contre le « terrorisme ». Quitte à prétexter une menace qui n’existe pas en évoquant la présence d’armes de destruction massive sur le sol irakien.

Les Américains ont bien du mal à convaincre la communauté internationale du bien-fondé de leur croisade contre l’Irak. De nombreux pays s’opposent à une guerre qui n’a pas le feu vert de l’ONU. Outre la France, la Russie, la Chine, membres du Conseil de sécurité, l’Allemagne, l’Inde, le Canada, la plupart des États africains estiment que les voies de la paix n’ont pas toutes été explorées. Si Washington se targue d’avoir constitué une coalition de trente pays et bénéficié du soutien de quinze autres, seuls le Royaume-Uni et l’Australie sont décidés à engager des forces significatives aux côtés des Américains.
Alors même que les manifestations contre une intervention américano-britannique se multiplient dans le monde, le président américain lance le 17 mars un ultimatum à Saddam ainsi qu’à ses fils Oudaï et Qoussaï, les sommant de quitter l’Irak dans les quarante-huit heures. Il est évident que ces derniers n’obéiront jamais à une telle injonction.
À Washington, au moment où les forces américaines commencent à pilonner Bagdad, le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, annonce que « la première phase du désarmement de l’Irak a commencé ». Peu de temps après, à 6 h 15 (3 h 15 GMT), le président Bush intervient à la télévision pour préciser les objectifs des forces de la coalition, « désarmer l’Irak et libérer son peuple », tout en accusant Saddam d’avoir massé des troupes dans les zones civiles afin d’utiliser la population comme « bouclier humain ».
Qu’il s’agisse de Bagdad ou des autres grandes villes irakiennes, les bombardements visent en premier lieu les installations militaires, les équipements de communication, les ministères, ainsi que les bâtiments du parti Baas. L’objectif est certes de détruire les systèmes de défense du pays, mais aussi de terroriser la population avec l’espoir de la voir se soulever contre le pouvoir. Parallèlement, une offensive terrestre à laquelle est associée une division blindée de la British Army est lancée à partir du Koweït dès le 20 mars au soir. À Oum Qasr et Bassora, les combats dureront plusieurs jours, la résistance irakienne se révélant beaucoup plus déterminée que prévu. Après quelque trois semaines de combats, Bagdad tombe aux mains des Américains le 9 avril. Le régime s’effondre, les troupes de la coalition s’emploient à mettre la main sur ses anciens hauts responsables. Il leur faudra attendre décembre 2003 pour s’emparer de Saddam, qui sera pendu le 30 décembre 2006 après avoir été jugé par un tribunal spécial irakien.

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Bush a beau se réjouir de ces victoires, très vite, il apparaît que la population est massivement hostile aux forces d’occupation. Les opérations menées par la résistance et les groupes terroristes plongent peu à peu le pays dans le chaos. Sans admettre formellement l’échec de son entreprise, le président Bush sera bien obligé de reconnaître en mai 2006 que « les choses ne se sont pas déroulées comme [] espéré ». Et pour cause. En quatre ans, de mars 2003 à mars 2007, la guerre a fait quelque 3 500 morts dans les rangs de la coalition américano-britannique alors que le nombre de décès irakiens s’élève à plus de 650 000, et cela sans qu’aucune solution de sortie de crise ne soit en vue.

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