Maroc : la discrète bataille entre El Othmani et Benchaâboun

Le leadership pris par le ministre des Finances sur la gestion économique de la crise liée au Covid-19 excède les militants du PJD, qui estiment que leur secrétaire général, Saâdeddine El Othmani, est de plus en plus isolé.

Le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani et le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, le 22 octobre 2018. © Mounir Mehimdate/AIC RESS

Le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani et le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, le 22 octobre 2018. © Mounir Mehimdate/AIC RESS

fahhd iraqi

Publié le 14 avril 2020 Lecture : 3 minutes.

« Le poids des mots, le choc des photos »… L’image de Saâdeddine El Othmani, ce 9 avril, présidant un Conseil de gouvernement en visioconférence, seul, au milieu de l’immense salle de réunion de la primature est une parfaite illustration de la célèbre devise du magazine Paris Match. Et montre, sans équivoque, l’isolement du chef du gouvernement dans la gestion la crise sanitaire du Covid-19.

El Othmani seul au monde

Certes, publiquement, El Othmani donne l’impression de mener la danse, avec des allocutions minutieusement préparées à l’ouverture de chaque réunion gouvernementale de plus en plus fréquentes pour adopter dans l’urgence des décrets-loi. Mais en coulisses, le Chef du gouvernement est de plus en plus fréquemment doublé par des ministres qui ont besoin d’aller vite… et qui sont beaucoup moins disposés, en temps de crise, à composer avec les considérations politiques d’usage. À l’instar de Mohamed Benchaâboun.

Le ministre des Finances s’est en effet rapidement imposé comme l’ordonnateur en chef du Fonds spécial pour la lutte contre le coronavirus, qui doit permettre de répondre aux besoins engendrés par cette situation inédite. A la tête du comité de veille stratégique chargé de suivre les répercussions de la crise mondiale sur l’économie marocaine, l’argentier du royaume a les mains libres pour distribuer cette manne, qui s’élève aujourd’hui à 33 milliards de dirhams.

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