Congo : il y a trente ans, les martyrs de Brazzaville

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le 18 mars 1977, les deuxième et troisième chefs d’État ainsi que le premier saint-cyrien du Congo étaient assassinés. Le premier cardinal du pays, arrêté puis libéré le 18 mars, fut repris et assassiné le 21 mars 1977. Tous furent tués au cur de Brazzaville. Un chef d’État du Nord, l’autre du Centre, le saint-cyrien du Sud, le cardinal du Centre : un résumé de la carte politique du pays. Marien Ngouabi, Alphonse Massamba Débat, « Kim » Luc Kimbouala Nkaya et le cardinal Émile Biayenda sont des martyrs de la paix Ancien enfant de chur et servant de messe, Marien Ngouabi laissa la vie et la liberté à Alphonse Massamba Débat chassé du pouvoir manu militari.
À Marien, on ôta pouvoir, vie, épouse. Meurtre dipien. En 1969, ignorant les cris de la populace au stade Éboué (« Au poteau, au poteau »), Marien laissa à Bernard Kolélas la vie, lui rendant la liberté en 1973. Après le coup d’État manqué du 22 février 1972, le président Marien Ngouabi ordonna de laisser aux putschistes la vie sauve. En réponse, les ennemis de Marien bénéficiant de l’immunité politique (et de son corollaire, l’impunité judiciaire) firent fusiller le lieutenant Prosper Matoumpa-Mpollo, Franklin Boukaka, Adolphe Itsouhou et le sergent Olouka, morts en détention, mais aussi le lieutenant « Ange » Farimaka Diawara, Jean-Baptiste Ikoko et autres Bakekolo, livrés par un pays voisin. Marien se rendit en personne à la prison de Brazzaville pour sauver le commandant Alfred Raoul, trouvé sous la torture, nu et pendu par les bras.
Le parti unique marxiste-léniniste, après vingt-deux ans de règne sans partage, a laissé une seule loi d’amnistie, uvre de Marien lui-même (1973) Alphonse Massamba Débat savait Bernard Kolélas en lieu sûr quand, le 15 août 1964, il informa la nation d’une affaire de trafic d’armes. En septembre 1964, Débat laissa filer Fulbert Youlou, renversé le 15 août 1963. En 1965, de vrais ennemis, et donc faux amis de Débat, assassinèrent Alphonse Pouabou, Lazare Lin Matsocota, Anselme Massouemé, le capitaine Jean Bikoumou et le sergent Peppa. En 1966, Débat réintégra dans son grade et dans le service actif Marien Ngouabi – destitué par le Premier ministre Ambroise Noumazalaye, en l’absence de Débat (alors en mission à Madagascar). Massamba Débat se montra également très clément envers Léon Angor, Pierre Aboya et Pierre Nzé, tous auteurs de propos séditieux Tout pour le Sud, rien pour le Nord »). Le cardinal Émile Biayenda fut apôtre de paix par excellence. Voici son dernier message : « À tous nos frères croyants, du nord, du centre et du sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous. » Uni dans la justice et l’amour fraternel, le Congo, demain, se relèvera. Ainsi le sacrifice des martyrs de la paix n’aura pas été vain. J’ai foi en l’avenir.

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