Bush versus Chávez

Conséquence de la guerre civile et de l’occupation américaine : 1,8 million de personnes ont été déplacées dans le pays et 2 millions ont fui à l’étranger.

Publié le 19 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le sentiment antiaméricain, toujours fort en Amérique latine, n’a fait que s’exacerber ces dernières années, en grande partie parce que Washington nous a traités avec indifférence et mépris depuis le 11 Septembre. L’argent des programmes d’aide étrangère, qui non seulement luttaient contre le trafic de drogue, mais aussi soutenaient l’éducation et la justice sociale, a été détourné vers la guerre contre le terrorisme.
Le président George W. Bush a débarqué dans une région qui compte 570 millions d’habitants, dont au moins 40 % vivent dans la pauvreté et où 50 millions subsistent avec moins de 1 dollar par jour. Il y a plus de 30 millions d’indigènes, une population oubliée qui représente peut-être 80 % des plus misérables, bien que beaucoup d’entre eux soient membres de tribus et habitants de villages qui partagent leur territoire avec des compagnies pétrolières et minières.

Bush contribuera-t-il à changer cet état de choses ? Les pauvres pensent qu’un homme qui construit un mur à sa frontière avec le Mexique n’est pas le genre de personne qui croit aux bienfaits des accords de libre-échange.
Le président Hugo Chávez s’est lui aussi déplacé, cette semaine-là, et a tenu une réunion publique à Buenos Aires au moment même où Bush séjournait de l’autre côté du Rio de la Plata à Montevideo, en Uruguay.
La coïncidence avait été calculée par le président argentin Nestor Kirchner et elle avait manifestement pour but de faire savoir que la tentative des Américains de se constituer un bloc d’amis en Amérique latine se heurterait au réseau de Chávez.

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Je considère que Chávez sera le grand vainqueur. Il a le talent de s’adapter rapidement aux circonstances et de lire dans les foules, deux domaines où les spécialistes américains de l’Amérique latine n’ont jamais excellé.
Il y avait un lien entre les deux visites rivales, puisque c’est Chávez qui est à l’origine de la tournée de Bush. La stratégie américaine est de faire semblant de s’intéresser à nos pays, mais pas de sortir de l’aveuglement dont le département d’État de Bush fait preuve vis-à-vis de l’Amérique latine.
C’est pour cette raison, et bien d’autres, que je me compte parmi ceux qui attendent une autre occasion, un autre échec pour qu’il y ait un vrai changement.

The New York Times
Quotidien, États-Unis

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