Boom des banques islamiques
« Les habits neufs de la finance islamique », tel était le thème de la conférence organisée le 8 mars à Paris par le cabinet Gide Loyrette Nouel. Anouar Hassoune, directeur délégué de Standard & Poor’s a dressé le bilan de trente années de finance islamique et évalué le potentiel du marché pour les années à venir. « Ce marché est devenu un ensemble de classes d’actifs à part entière. Il est en voie d’internationalisation, mais il est loin d’être global », a-t-il expliqué. Les règles islamiques – conformes à la charia – sont certes connues (pas d’intérêts, pas d’investissement dans les jeux, l’alcool, la prostitution, les armes et la viande de porc). Mais c’est leur interprétation qui fait problème à un moment où les instruments financiers deviennent de plus en plus complexes et enchevêtrés. Il est désormais impossible ou presque de s’assurer de la traçabilité de l’argent : on ne sait pas d’où il vient (fonds offshore, sociétés écran) et on ne peut pas savoir s’il ne financera pas en bout de course un projet prohibé. Les gardiens du temple – les « superviseurs » islamistes – sont très sollicités. Leur travail n’est pas harmonisé ou codifié comme c’est le cas pour les banques classiques (convention de Bâle). Il n’empêche, avec l’argent du pétrole, le monde musulman regorge de liquidités qui cherchent à se placer – avec le maximum de profits – partout dans le monde. Selon Anouar Hassoune, le marché potentiel est d’environ 4 200 milliards de dollars, avec en tête l’Indonésie (615 milliards), suivie de la Turquie (420), l’Iran (326) et l’Inde (309).
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