Nigeria-Angola : face à la récession, même combat ?

Plus que l’épidémie de Covid-19, les cours du pétrole au plus bas ébranlent les économies des deux premiers producteurs d’or noir du continent. Bien moins endetté et disposant d’un secteur privé plus développé, le Nigeria semble en meilleure posture que l’Angola pour résister.

Le président angolais, Joao Lourenco, et le président nigérian, Muhammadu Buhari. © AFP/Reuters

Le président angolais, Joao Lourenco, et le président nigérian, Muhammadu Buhari. © AFP/Reuters

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Publié le 16 avril 2020 Lecture : 7 minutes.

État d’urgence et plan d’économies de 3 milliards de dollars en Angola, Lagos et Abuja confinées et soutien de plus de 2 milliards de dollars à l’industrie au Nigeria. Face au Covid-19, les deux premiers producteurs de pétrole du continent ont déclaré, comme l’ensemble des pays africains, la mobilisation générale.

Sauf que pour le Nigeria (1,7 million de barils par jour prévus en 2020) et l’Angola (1,3 million de barils par jour), cette lutte se double depuis fin février et l’effondrement des cours du brut d’un autre combat : atténuer l’ampleur et les conséquences de la récession à venir. Si les deux pays n’ont pas tardé à réagir, contrairement à ce qui s’est produit lors des précédentes crises, leurs marges de manœuvre sont limitées du fait de leur dépendance à l’or noir.

Celle de l’Angola, dont l’endettement devait atteindre un pic cette année avant même la crise, paraît réduite comme peau de chagrin. Le géant nigérian, qui a renoué avec la croissance depuis 2017, semble disposer de plus de latitude. Mais nul doute que l’année 2020 sera périlleuse tant pour João Lourenço que pour Muhammadu Buhari.

La chute du cours du brut, un manque à gagner immédiat et considérable

La chute du cours du brut – de plus de 35 % en un mois – provoque l’effet d’une claque à Abuja et Luanda. « En 2008, la crise financière avait entraîné un brutal mais court effondrement de la demande de pétrole. En 2014, les difficultés, plus étalées dans le temps, étaient venues d’un excès d’offre. Cette année, on cumule les deux dans un contexte d’épidémie », résume un acteur du secteur pétrolier angolais.

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