Jean-Paul Sartre, l’Afrique et le monde arabe

Préfacier de Fanon, Senghor et Memmi, Jean-Paul Sartre a bâti un long dialogue avec un Sud anticolonial, notamment africain et arabe, qu’il soutenait politiquement. Ses prises de position sur Israël, elles, ont réduit son influence au Moyen-Orient.

L’écrivain français Jean-Paul Sartre, en 1964, à Paris © Giovanni Coruzzi/Bridgeman images/Leemage

L’écrivain français Jean-Paul Sartre, en 1964, à Paris © Giovanni Coruzzi/Bridgeman images/Leemage

CRETOIS Jules

Publié le 16 avril 2020 Lecture : 4 minutes.

Il y a quarante ans, le 15 avril 1980, disparaissait Jean-Paul Sartre, dont le crédit se réduit avec le temps, mais qui a, plus qu’aucun autre Français sans doute, été lu et écouté par les intellectuels et révolutionnaires du Sud.

Quand on associe le nom du philosophe au continent africain, on pense le plus souvent à sa préface restée célèbre des Damnés de la terre, de Frantz Fanon. Quand cette mise en accusation radicale du colonialisme paraît, en 1961, on mesure l’influence que les événements en Afrique ont sur Sartre : révolution algérienne, opération militaire française à Bizerte, en Tunisie, sécession du Katanga…

La condition des colonisés – avec celle des Juifs et des Noirs américains – se trouve en fait à la base même d’un virage dans la biographie de Sartre, qui, avant la Seconde Guerre mondiale, n’est pas encore le clerc révolutionnaire dont on se souvient aujourd’hui. Son texte Orphée Noir, paru en 1948 en ouverture d’une anthologie de poésie de Léopold Sédar Senghor, marque l’ouverture d’un dialogue avec les penseurs du continent africain.

Une référence sur les campus africains

L’influence sur la trajectoire du Français qu’ont les auteurs issus du monde colonisé mais aussi africains-américains, comme Aimé Césaire et Richard Wright, est claire. Dans l’autre sens, Sartre s’impose vite comme une référence sur les campus du Sud.

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