Crise en Libye : le glas sonne-t-il pour le maréchal Haftar ?

Les forces loyales au GNA ont réalisé une importante percée à l’ouest de Tripoli en début de semaine. Un tournant dans la guerre pour le contrôle de la capitale libyenne ?

Le maréchal Khalifa Haftar, le 17 décembre 2019 à Athènes. © Thanassis Stavrakis/AP/SIPA

Le maréchal Khalifa Haftar, le 17 décembre 2019 à Athènes. © Thanassis Stavrakis/AP/SIPA

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Publié le 16 avril 2020 Lecture : 5 minutes.

Alors que le monde est paralysé par la crise du coronavirus, le conflit libyen ne connaît pas de pause sanitaire, en dépit des vœux du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Dans la bataille pour Tripoli, lancée en avril 2019, les troupes de Khalifa Haftar ont connu ses derniers jours une série de revers importants, perdant le contrôle des villes de Surman, Sabratha, Al Ajaylat, Al-Jameel, Rikdalin et Zalatan, à l’ouest de la capitale. Les forces loyales au gouvernement d’entente nationale (GNA) sont désormais maîtresses de toute la côte libyenne à l’ouest de Tripoli, jusqu’à Ras Ajdir, sur la frontière tunisienne.

Premières victoires notables du GNA

« C’est une avancée importante; une attaque préemptive dans la mesure où elle permet de relâcher la pression de la LNA sur les villes de Zawiya et Zouara », analyse Mohammed-Essaid Lazib, spécialiste des groupes armés libyens et doctorant à l’Institut français de géopolitique. Il s’agit des premières victoires notables du GNA sur le terrain après plusieurs mois de progrès de la LNA, qui a notamment pris Syrte en début d’année et contrôle la majeure partie du pays. La décision turque d’intervenir plus directement en soutien au GNA, fin décembre, a rebattu les cartes. La campagne intensive d’attaques par les drones turcs a permis en mars d’éliminer des dizaines de blindés de la LNA et a provoqué la mort de plusieurs officiers.

Cette série de défaites souligne l’échec de Haftar à prendre Tripoli

« Haftar n’avance plus du fait de l’intervention turque, de son soutien aérien et technique au GNA. Sans compter l’apport de mercenaires syriens qui ajoute du nombre aux effectifs du GNA. C’est un soutien qualitatif et quantitatif qui a été absolument décisif », résume Lazib. « Cette série de défaites souligne l’échec de Haftar à prendre Tripoli, alors que la guerre pour le contrôle de la ville ne devait initialement durer que quelques semaines… » abonde un familier du conflit libyen.

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