Nick O’Donohoe (CDC Group) : « Le Covid-19 va ralentir les économies, mais accroître les besoins de liquidités »

Plus active et plus ambitieuse que ses pairs dans le financement direct des entreprises africaines, l’institution de développement britannique consacre deux tiers de ses engagements au continent. Qui reste sa principale zone d’activité, malgré la crise du coronavirus.

Nick O’Donohoe, PDG de CDC Group. © CDC Group

Nick O’Donohoe, PDG de CDC Group. © CDC Group

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Publié le 17 avril 2020 Lecture : 6 minutes.

L’an dernier, les engagements en Afrique de l’institution britannique de développement avaient atteint 1,4 milliard de dollars. En 2018, ceux de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé, étaient d’environ 660 millions de dollars, contre 6 milliards pour  sa maison mère qui finance, elle, également les États.

Au demeurant, à la différence de la plupart de ses consœurs, l’institution basée à Londres consacre 80 % de ses nouveaux financements à des prises de participation directe au capital des structures accompagnées, contre seulement 5 % pour l’AFD, qui privilégie au contraire les prêts (73 % de ses engagements).

Plus prompt à prendre des risques de long terme aux côtés des entreprises financées, CDC finance plusieurs dizaines de fonds d’investissements dévolus à l’Afrique et détient des participations directes ou indirectes dans plus de 700 entreprises de la région. Parmi ses clients et ses partenaires figurent plusieurs grands noms du capitalisme continental, dont le Marocain Othman Benjelloun (BMCE Bank of Africa) ou le Zimbabwéen Strive Masiyiwa (Liquid Telecom), ainsi que des structures tels que Afreximbank, Jumia, Globeleq.

Dans sa première interview accordée à Jeune Afrique, Nick O’Donohoe, directeur général de CDC Group depuis 2017, ancien de JP Morgan et ex-conseiller senior de la Fondation Bill & Melinda Gates, revient sur les challenges présentés par l’épidémie du coronavirus, mais aussi les opportunités qui peuvent en découler pour cette institution atypique dans le paysage de l’aide publique au développement.

Jeune Afrique : Quel est l’impact de la crise de Covid-19 sur les activités de CDC Group ? 

Nick O’Donohoe : La première chose, pour nous, est d’assurer la sécurité de nos 400 employés, qui travaillent exclusivement à domicile. Nous nous concentrons en outre sur notre portefeuille d’actifs et restons en communication constante avec toutes les entreprises, les fonds et les banques dans lesquels nous investissons. Nous avons des investissements directs et indirects dans plus de 1 200 sociétés [700 en Afrique], avec 6 milliards de livres sterling d’actifs [6,9 milliards d’euros]. L’année dernière, nous avons engagé 2 milliards de dollars dans le monde entier, dont 1,4 milliard en Afrique.

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