Lusaka versus « fonds vautour »

Publié le 19 février 2007 Lecture : 1 minute.

Le gouvernement zambien croyait pouvoir souffler après l’annulation de la quasi-totalité de sa dette extérieure en 2005 et en 2006. Mais voilà qu’un « fonds vautour » – Donegal International enregistré dans un paradis fiscal britannique (les îles Vierges) – se manifeste pour réclamer le remboursement d’une dette de 42 millions de dollars (3 millions au titre du principal et 39 millions pour les intérêts). Le 15 février, il a partiellement obtenu gain de cause devant la Haute Cour de Londres, qui a estimé que le remboursement lui était effectivement dû. Le montant, qui n’a pas encore été fixé, devrait tourner autour de 14 millions de dollars. Les faits remontent au début des années 1990. Sous la présidence de Frederick Chiluba (1991-2001), le gouvernement contracte une dette de 3 millions de dollars avec la Roumanie. Le temps passe et les arriérés s’accumulent : en 1998, le total atteint 30 millions de dollars. La Roumanie accepte de l’effacer en échange d’un remboursement immédiat de 3,6 millions de dollars (soit 12 % de la dette). C’est alors que le « fonds vautour » intervient pour empêcher la transaction de se faire (grâce à des complicités au sein du gouvernement zambien) et offre 4 millions à la Roumanie en échange de sa créance. À l’époque, il était courant que la dette impayée se vende « au marché parallèle » moyennant une décote importante : le créancier officiel impatient cède sa créance à un autre créancier avide d’argent (le « vautour »), lequel se charge de réclamer la totalité du paiement en menaçant de porter l’affaire devant les tribunaux. En Afrique centrale, le Congo-Brazzaville connaît une situation analogue : des fonds vautours ont entamé des procédures qui pourraient déboucher sur la saisie des comptes et des cargaisons de pétrole à l’étranger de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

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