Absa Bank passe au crible les nouveaux projets liés au charbon
Sans la stopper, la banque sud-africaine a décidé de limiter sa participation à l’industrie du charbon. Absa Bank annonce qu’elle ne financera plus de nouveaux projets que « dans des circonstances exceptionnelles » et « selon des directives strictes ».
Après sa compatriote Standard Bank qui a ouvert le bal il y a six semaines, c’est au tour d’Absa Bank de publier, le 16 avril, sa politique sur le financement du charbon. Et comme sa consœur, celle-ci fait le choix de ne pas exclure le financement de nouveaux projets de charbon.
Cependant, Absa Bank se montre plus restrictive que sa concurrente sud-africaine. Alors que Standard Bank assumait sa volonté de « continuer à jouer un rôle dans le financement des investissements dans les mines de charbon sur le continent » – tout en affirmant « tenir compte de la situation énergétique de la région » et en prévoyant « au fil du temps, une évolution vers un mix énergétique » -, Absa Bank assure qu’elle ne financera de nouvelle production d’électricité au charbon que « dans des circonstances atténuantes qui seront régies par des directives strictes ».
Énergies renouvelables
Les projets liés au charbon seront soumis à des « critères renforcés », dont une évaluation par rapport aux engagements des pays dans leurs plans de développement nationaux et aux directives de la Banque mondiale, indique la banque, qui précise que cette politique s’appliquera aussi au financement de nouvelles chaudières ou fours industriels à charbon et de projets utilisant du charbon métallurgique.
Absa s’engage en outre à aider ses clients à passer à des modèles commerciaux plus durables. « Nous sommes déjà un acteur de premier plan dans le financement des énergies renouvelables sur le continent, et nous prévoyons d’intensifier notre présence sur ces projets », a déclaré le directeur général du groupe Absa, Daniel Mminele, au site sud-africain Business Live.
Deuxième source d’énergie sur le continent
En 2018, le charbon restait la deuxième source d’énergie utilisée pour produire de l’électricité (31 %) derrière le gaz (39 %), mais devant l’hydraulique (15 %) et le pétrole (9 %), les énergies renouvelables arrivant en dernière position (5 %), selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Des changements se profilent cependant. En novembre 2019, la BAD a renoncé à financer le projet de centrale à charbon de Lamu (980 MW), au Kenya, son président, Akinwumi Adesina, estimant que « le charbon appartient au passé ».
Même en Afrique du Sud, où 86 % de la production électrique est assurée par le charbon, Nedbank, FirstRand puis Standard Bank ont renoncé, au début de 2019, à financer deux projets privés de centrales au charbon (630 MW à Thabametsi, 306 MW à Khanyisa).
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