La Tunisie attentiste face à la crise libyenne

Entre angoisse sécuritaire et errements diplomatiques, Tunis éprouve bien des difficultés à se positionner sur la crise en Libye, alors que sur le terrain la situation évolue rapidement.

A Tripoli, le 17 février 2020. © Amru Salahuddien/Xinhua/SIPA

A Tripoli, le 17 février 2020. © Amru Salahuddien/Xinhua/SIPA

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Publié le 17 avril 2020 Lecture : 4 minutes.

Sur le papier, l’approche tunisienne de la crise libyenne est claire, et se décline en trois points fixés par le président Kaïs Saïed lors de son discours du 31 décembre : refus de s’allier à l’une ou l’autre des coalitions internationales présentes en Libye ; volonté de parvenir à un accord intra-libyen avec l’aide du Conseil de sécurité de l’ONU (dont la Tunisie est membre pour deux ans depuis le 1er janvier) et simple reconnaissance diplomatique du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj.

Dans les faits, ces positions de principe ne se traduisent pas aisément en une politique affirmée. En décembre, janvier et février, Carthage a ainsi reçu, respectivement, la visite du président turc et principal soutien du GNA, Recep Tayyip Erdogan, du ministre français des Affaires étrangères favorable à Haftar, Jean-Yves Le Drian, et de l’émir qatari pro-GNA Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani. Chaque fois, Kaïs Saïed a tenu sur ses positions et refusé toute implication de son pays. Une posture louable mais qui paraissait en décalage avec l’évolution sur le terrain qui voyait le camp de l’est renforcé par des mercenaires russes, et celui de l’ouest appuyé par des mercenaires syriens rémunérés par la Turquie. La volonté de la Tunisie de faire du Conseil national de sécurité onusien le garant d’un accord en Libye apparaît également illusoire tant les membres permanents sont divisés sur la question.

La Tunisie peut-elle adopter une autre posture que celle d’une neutralité relativement passive ?

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