Bouffée d’air pour Monrovia

Les bailleurs de fonds ont décidé d’aider le pays à sortir de la crise.

Publié le 19 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Quelque 3,7 milliards de dollars : c’est cinq cents fois moins que le produit intérieur brut de la France, près de quarante fois moins que celui de l’Afrique du Sud, et le montant de la dette extérieure du Liberia, petit pays d’Afrique de l’Ouest ravagé par quatorze années de guerre civile (1989-2003).
Au cours d’une conférence qui a réuni ses partenaires financiers à Washington, les 13 et 14 février, le pays a reçu quelques promesses d’annulation. Les États-Unis ont montré l’exemple, en annonçant abandonner la totalité de leur dette bilatérale, soit 391 millions de dollars, et en s’engageant à verser plus de 200 millions d’aide totale pour les exercices 2007 et 2008. L’Allemagne a suivi, renonçant à 230 millions de dollars.
Washington et Berlin cherchent à inciter les bailleurs de fonds dits multilatéraux, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), à annuler les créances libériennes, qui s’élèvent à 1,2 milliard de dollars, soit près d’un tiers de la dette totale. Pour eux, c’est peu. Mais pour les 3,3 millions de Libériens, dont la majorité vit en dessous du seuil de pauvreté, c’est beaucoup. L’enjeu est essentiel : tant que Monrovia n’a pas apuré les arriérés dus aux institutions de Bretton Woods, il ne peut prétendre à une assistance financière conséquente.
« J’ai incité les ministres des Finances à engager les ressources nécessaires pour débarrasser le Liberia de ses arriérés à l’égard des institutions surs », a lancé le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, au cours de la conférence. Depuis l’élection, en novembre 2005, d’Ellen Johnson-Sirleaf à la tête de l’État, le pays passe pour un protégé de la Banque mondiale (où Sirleaf a fait une partie de sa carrière) et de son président. Avec l’exemple du Liberia, l’institution espère prouver que les principes qu’elle préconise – rigueur dans la gestion des finances publiques et lutte contre la corruption – sont à même de sortir un pays de l’ornière de la pauvreté au lendemain d’un conflit. Reste à convaincre le FMI, sans l’aval duquel la Banque mondiale ne peut prendre de décision.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires