Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 19 janvier 2004 Lecture : 5 minutes.

On tue, on paie…
On veut désormais dialoguer avec la Libye qui faisait partie hier de l’« axe du Mal ». Les Libyens ont réglé la note. De nos jours, on tue, on paie, et la vie continue. De qui se moque-t-on

RD Congo : un cas unique
La République démocratique du Congo est décidément un pays particulier : elle est l’unique pays à avoir quatre vice-présidents. Sur le plan économique, ce pays, très riche en ressources minières, figure parmi les plus pauvres de la planète. Les Américains n’avaient-ils pas fabriqué leurs bombes atomiques grâce à l’uranium congolais ? C’est le troisième pays d’Afrique par sa taille, après le Soudan et l’Algérie, qui, eux, sont très désertiques. La RDC possède une faune et une flore très riches, de grandes forêts et de grandes étendues d’eau. Mais c’est un des pays les plus touchés par les maladies, de la fièvre Ebola au sida. Et le moins doté en infrastructures (ferroviaires, maritimes et routières).
Sur le plan sportif, il est le premier pays africain à avoir participé à une Coupe du monde de football (1974) et le seul à avoir encaissé neuf buts dans un match (contre la Yougoslavie, 9-0).
C’est sa première et sa dernière participation à ce jour. C’est un cas unique au monde : un pays qui dispose de tout, mais où les gens manquent de presque tout. Aujourd’hui, avec l’appui de la communauté internationale, j’espère qu’il parviendra à se remettre sur les rails. Mais son avenir dépend avant tout des Congolais eux-mêmes. À condition de dépasser les querelles intestines.

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Un homme dangereux
En dépit d’un climat international favorable à la paix, force est de constater que les chances de réussite n’ont jamais été aussi mal servies par la présence de décideurs manquant cruellement de vision, de charisme et de discernement. C’est particulièrement le cas d’Ariel Sharon, fanatique et aveugle. Fort du soutien de Washington, le Premier ministre israélien constitue un grave danger pour la stabilité régionale, mais également pour la paix et la sécurité internationales.

Saddam et ses complices
Maintenant que Saddam Hussein est aux mains des Américains, il faudra le juger par un tribunal impartial, lui ainsi que ceux qui l’ont aidé lors de ses exactions envers sa population et ses voisins. En disant cela, je pense surtout aux Occidentaux.

L’arabisme n’est pas mort
Ceux qui croient que l’année 2003 a sonné le glas de l’arabisme commettent une grave erreur. Il faut bien se garder de confondre l’arabisme avec les dictatures arabes fascistes qui l’ont, des années durant, exploité à leur profit. Le sort de cette idéologie ne peut, en aucun cas, être lié à celui de tel ou tel régime arabe. L’arabisme est, en effet, un courant de pensée progressiste qui n’est pas en contradiction avec la modernité.

2003 : année du grand bluff
J’accepte la provocation de Laroui (son « Post-scriptum » du n° 2243). Comment nommer l’année 2003 ? Soutenu par Tony Blair, contre l’avis de presque tous les autres chefs d’Etat de la planète, Bush a pris la décision historique d’une guerre préventive contre Saddam. Motif officiel : les armes de destruction massive. On sait aujourd’hui que Saddam ne possédait pas de telles armes. Je propose donc de nommer l’année 2003 « année du grand bluff ».

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C’est hypocrite
Après avoir crié contre la guerre en Irak sur tous les tons, certains pays se ruent aujourd’hui sur les chantiers de la reconstruction. Avoir dit « non à la guerre », c’était bien, mais vouloir reconstruire ce que les autres ont cassé est hypocrite.

Consommons africain !
Les patrons français se plaignent du dollar faible qui plombe leurs exportations. Mais qui défend vraiment les exportateurs africains de coton et autres produits agricoles ? Tout en dénonçant la concurrence « déloyale » des Américains, balayons s’il vous plaît devant nos portes : ne pourrions-nous pas importer davantage de produits africains ? Ne pourrions-nous pas nous concentrer sur la création de notre zone d’échange de manière à attirer ne serait-ce qu’une partie des capitaux internationaux qui affluent vers New York ? N’oublions pas que 350 millions d’Africains vivent de la production agricole avec un revenu équivalent à environ 1 euro par jour et par personne. Un petit effort de notre part pour consommer davantage de produits africains serait d’une grande importance pour tellement de paysans africains. Cessons de nous focaliser sur notre rivalité avec les États-Unis, et pensons autrement notre mode de vie et notre commerce

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Ultime recours ?
La meilleure façon de prévenir les conflits en Afrique, et partout ailleurs, est d’éliminer leur cause première : la confiscation du pouvoir associée à la mauvaise gouvernance. Là est la source de toutes les injustices, de toutes les vexations et de toutes les souffrances. Personne n’aime la guerre, mais parfois elle est la seule solution possible pour se libérer.

Le Blanc de l’inspecteur Sori
Je vous écris pour vous faire part de mon étonnement après la lecture de votre n° 2233 du 26 octobre dernier. En effet, dans un article présentant la première série télévisée policière « 100 % africaine », je lis à propos de l’acteur Blanc venu aider l’inspecteur Sori (Stéphane Boucher) : « Ridicule, comme seuls savent l’être les Blancs parachutés sur le continent (africain)… ». Étant blanc moi-même, j’ai trouvé cela quelque peu déplacé. Je pense que si à la place de « Blancs », on avait mis « Noirs » et à la place de « continent africain », « Europe », certains aurait crié aux propos insultants, et à juste titre d’ailleurs.

Réponse : Je suis navrée que vous vous soyez senti insulté par cette expression utilisée pour illustrer le rôle d’un acteur blanc – lequel n’y a pas vu d’inconvénient. Ce personnage sympathique, doté des meilleurs intentions du monde, désire « vivre la grande aventure africaine » et le revendique en arrivant à l’aéroport. Il est un peu peureux, drôle et… souvent ridicule, pour le plus grand plaisir de ses hôtes gabonais. C’est là un ressort du personnage tel que l’on voulu les scénaristes qui entendent ne pas user de langue de bois, ni dans un sens, ni dans l’autre. Étant blanche moi aussi, je ne me sens pas humiliée pour autant dès lors qu’un autre Blanc est montré du doigt. En tant que Française parlant néanmoins deux langues africaines et trois européennes, j’ai par ailleurs souvent eu (et aurai sans doute encore) des attitudes ridicules et risibles à l’étranger. Ma peau me va très bien et je souhaite ardemment que chacun se sente bien dans la sienne.

Non-assistance à pays en danger
Décidément, la Centrafrique est loin d’être sortie de l’auberge malgré la ferme résolution des autorités actuelles de rompre avec les pratiques peu orthodoxes du passé. La communauté internationale, l’Union européenne en particulier, se contente de poser toute une batterie de conditions préalables, avant de débloquer son aide. Cette situation peut pousser les Centrafricains à l’extrême.

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