Une crédibilité retrouvée

Publié le 16 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Le 22 décembre 1999, Mamadou Tandja, candidat du Mouvement national pour une société de développement (MNSD-Nassara, ancien parti unique), accédait à la magistrature suprême, l’emportant au second tour contre Mahamadou Issoufou, du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarrayya). Si l’on peut insister sur cette date, c’est que l’histoire la retiendra peut-être comme celle de la véritable renaissance de la démocratie au Niger, après l’éveil des années 1990. Dès l’annonce du résultat, en effet, Mahamadou Issoufou, leader actuel de l’opposition, reconnaissait sa défaite et souhaitait bonne chance à son adversaire.
Quatre ans après, et à moins de douze mois de la prochaine élection présidentielle, force est de reconnaître que la démocratie s’est ancrée dans un pays qui s’est distingué au cours des années 1990 par une succession de changements politiques brutaux. Qui n’a encore en mémoire le lamentable épisode du 9 avril 1999, qui vit le général Ibrahim Maïnassara Baré, arrivé lui-même au pouvoir en janvier 1996 par un coup d’État, froidement exécuté par des éléments de sa garde personnelle ?

Les associations des droits de l’homme ne cessent de dénoncer les procès faits aux journalistes et les entraves à certaines libertés comme celle de manifester. C’est leur rôle, et leur action ne peut que conforter la démocratie. Il est seulement regrettable que la même mobilisation ne se fasse pas en faveur du développement. Car le vrai scandale est dans l’extrême pauvreté dans laquelle vit la grande majorité des habitants de ce pays. Avec un taux de mortalité infantile (avant 5 ans) d’environ 250 pour mille, une espérance de vie à la naissance de 45 ans, un Produit intérieur brut par habitant de 180 dollars par an, il affiche les indicateurs socio-économiques parmi les plus mauvais de toute l’Afrique.
Qui plus est, alors que plusieurs de ses voisins, comme le Mali et le Burkina Faso, atteignent des taux de croissance supérieurs à 6 %, celui du Niger ne dépasse pas 4 % depuis deux ans. Avec un taux de fécondité de huit enfants par femme, le plus élevé au monde, la situation ne peut que se dégrader plus encore.
C’est donc sur ce terrain économique et social que doit être principalement jugée l’action du pouvoir. L’opposition ne s’y trompe pas, portant l’essentiel de ses critiques sur la gestion des – maigres – ressources du pays.
On peut toutefois attribuer au régime de Tandja le mérite d’avoir permis au pays de retrouver la stabilité, et ce faisant, d’avoir restauré son crédit extérieur. En témoignent, outre la visite du président français en octobre 2003, les rencontres internationales que le Niger a récemment accueillies, la dernière en date étant, le 10 janvier, le 8e Sommet de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). C’est également grâce à cette crédibilité retrouvée que Niamey a pu se voir attribuer l’organisation des jeux de la Francophonie en 2005.
Un indice parmi d’autres que les Nigériens sont vraiment sur la bonne voie. Et qu’ils sont enfin en mesure de jeter toutes leurs forces dans la seule bataille qui vaille, celle du développement.

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