Touche pas à ma culture !
La Coalition pour la diversité culturelle marocaine (CDCM) est née dans l’urgence, le 22 décembre dernier. En réponse à l’opacité entourant la négociation des Accords bilatéraux de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis, notamment en ce qui concerne la culture. Représentée par le cinéaste Nabil Ayouch, la CDCM regroupe treize syndicats professionnels, dont l’Union des écrivains, le Syndicat des musiciens, le Syndicat national de la presse, l’Association des professionnels du livre. Pour le jeune réalisateur, « il y avait un grave danger à rester ensommeillés quand la philosophie américaine est de considérer la culture comme un bien ou un service quelconque, devant faire l’objet d’une négociation groupée (« package ») ». Une idée que confirme Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD, France) en soulignant que « ce qui est menacé, c’est la possibilité future de construire une politique culturelle qui favorise la culture nationale ». D’où les quatre clauses défendues par la CDCM : s’autoriser à faire passer des mesures pour protéger les industries culturelles nationales (des quotas de diffusion, par exemple), préserver les mesures de soutien aux entreprises et aux artistes marocains, permettre d’établir des liens privilégiés avec d’autres pays et, bien sûr, refuser la création de monopoles étrangers au Maroc. À ce jour, les ministres de tutelle, MM. Benabdellah et Achaari, se sont montrés à l’écoute de ces revendications. Reste à savoir ce qu’ils feront effectivement, et ce avant la signature des Accords bilatéraux, prévue le 29 avril. Pour Nabil Ayouch, il s’agit « de ne pas hypothéquer l’avenir ».
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