Tanger, huitième

Publié le 19 janvier 2004 Lecture : 1 minute.

Au milieu des stands des éditeurs français, algériens et marocains, les échanges vont bon train. Parmi les personnalités présentes au VIIIe Salon du livre de Tanger, qui s’est tenu du 14 au 18 janvier, l’historien français Jean-Pierre Vernant, le poète marocain Abdellatif Laâbi, l’Algérien Yasmina Khadra, l’astrophysicien québécois Hubert Reeves… Temps forts de ce salon : les rencontres avec les lycéens et étudiants de Tanger, Tétouan, Larache, Chefchaouen et Ksar el-Kébir. « La science pose beaucoup de questions mais donne peu de réponses », explique Hubert Reeves dans la pénombre d’un amphithéâtre bondé. Une jeune fille s’inquiète de l’avenir de l’humanité quand le Soleil disparaîtra. « Nous saurons probablement à ce moment rallier les planètes les plus proches et nous pouvons imaginer nous en trouver une douillette », rassure l’homme de science. Autre moment fort : le débat sur la responsabilité des intellectuels. Pour Jean-Pierre Vernant, « l’intellectuel doit résister à la fascination du pouvoir, car il ne peut devenir conseiller du prince sans abdiquer ce qu’il est. Nous devons être partout et tout le temps un contre-pouvoir ». Si un consensus se dégage autour de cette vision de l’intellectuel engagé, une partie du public semble voir d’un mauvais oeil « l’aspect franco-français des discours ». Une participante regrette que les débats n’aient pas lieu en arabe. « Émile Zola, l’affaire Dreyfus, ça suffit ! explose-t-elle. Ne pouvons-nous ancrer nos exemples dans l’histoire arabe ? » Réponse du militant chérifien des droits de l’homme Abderrahim Berrada : « Arrêtez de porter des drapeaux ! »
Les « veilleurs de la condition humaine » mettront ensuite leurs écrits en congé, le temps d’un tour de garde dans d’autres villes du royaume, pour porter eux-mêmes leurs messages.

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